jeudi 8 décembre 2022

Art contemporain # 2. Gilbert Croué.

Pour la deuxième séance du cycle,
le conférencier devant les amis du musée de Grenoble débute par « A multiverse explanation » du norvégien de 45 ans, Rune Gunerlussen qui photographie ses installations d’objets manufacturés dans des paysages sauvages.
Incongrus et poétiques, des champignons se révèlent à ceux qui croient aux contes. 
Les luminaires tiennent conciliabule dans «  Plasma » et des livres aussi font monuments ou torrent.
Des chaises constituent une « Force statique et dynamique ». Aux premières lueurs du jour les lucioles quittent le monde des contes, des eaux et forêts.  Après avoir saisi la bonne lumière, iI est temps de ranger le groupe électrogène dans le camion le plus proche.
Kevin Peterson (USA) 43 ans vient du street art et pourtant dans ses peintures hyper réalistes à l’huile sur bois, les tags sont signes de dégradations quand il confronte la beauté des enfants et des animaux à la ville délabrée.
« Coalition II ».
Il cite discrètement dans une de ses œuvres, Banksy auteur de « La fille avec les ballons », la petite palestinienne qui rêve de passer au dessus de ce mur en Israël.
« Tôt un  dimanche matin » de Hopper disait aussi la désolation mais aucun animal protecteur ne venait au secours des petites filles déterminées.
Dans ce monde d’après l’apocalypse elles crient.
Yang Yongliang
lui aussi quadragénaire, photographe de nationalité chinoise fait référence à la peinture classique.
« Journée claire dans la vallée ». Dong Yuan  Sur un rouleau de soie du X° siècle les hommes sont si petits dans un paysage où l’espace vide est central et la profondeur subtilement évoquée par des nuances de gris.
« Paysages fantômes »
L’écho de la tradition donne toute leur force à des images nouvelles quand les grues ont remplacé les arbres et  les immeubles ont recouvert les montagnes.
« Sur l’eau calme / Eclipse ».  
« Les anciens exprimaient leur appréciation et leurs sentiments envers la nature à travers des peintures de paysages. Pour ma part, mon propre paysage sert à critiquer la réalité telle que je la vois. »
« 
Summer Mountains Landscape II » L’expression « dentelle numérique » reprise d’un des nombreux sites qui présentent ses travaux me parait tout à fait appropriée pour décrire son travail très minutieux de tressage des images sans retouche à l’encre.
« Une élégante assemblée de lettrés dans la forêt des pêchers en fleurs »
, a-t-elle vu la ruine de la culture ?
L’anglais Jason de Caires Taylor, proche de la cinquantaine est plutôt un citoyen du monde, installant ses sculptures de béton dans les eaux peu profondes.
Il a commencé en bordure de l’île de la Grenade, « Grace Reef », alors que les poissons qui avaient déserté les lieux après les cyclones caribéens reviennent.
Ces statues moulées à partir de volontaires de la région, auxquelles a été greffé du corail se transforment et deviennent récifs.
Sollicité par le gouvernement mexicain, il installe « Le Musa », musée subaquatique au large de Cancun, puis à Bali, aux Canaries ou à proximité des îles de Lérins.
« Le correspondant perdu ». 
« Je travaille sur un projet en Australie, sur la Grande Barrière de corail, avec une série de sculptures célébrant des scientifiques de la mer et leurs recherches.[…] Je suis en discussion pour d'autres projets, dont un en mer Rouge, où je n'ai jamais travaillé, ce qui est excitant. »
L’artiste hollandais Bernhnaut Smilde de la même génération, sculpte les nuages,
comme
Le Corrège (Antonio Allegri da Correggio) avait transformé Jupiter étreignant délicatement Io.
Il photographie la fugace installation des nuées réunissant vapeur d’eau et fumée dans les intérieurs les plus divers, le courant d’air étant l’ennemi. « Nimbus ».
Karl Lagerfeld
a droit à un petit alto stratus lui qui a souvent subventionné discrètement des créateurs. 
Ces artistes explorent des lieux nouveaux, land art des étangs et des mers, street art, rendant hommage à la nature, et portant les inquiétudes de l’heure sur notre devenir.

1 commentaire:

  1. J'ai quand même une grande/petite préférence pour le tableau du Corrège...que je ne me lasse pas de regarder.

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