vendredi 2 décembre 2022

na na na na na nan na nana

"Le-foot-est-un-miroir-grossissant-de-nos-sociétés" et une bonne occasion pour aligner des formules éculées telle celle là, posée en tête de phrase. 
Objet de connivence dans tous les pays du monde, la balle ronde peut constituer un bon sujet de conversation si l’humour sait s’y inviter. Le terme « bisounours » employé trop souvent dans les palabres parait inévitable, pourtant qui ne sait pas que notre destinée humaine est tragique, sans que ce soit la peine en face de prêter des intentions mauvaises à tous nos semblables.
Quand France Inter ne se contente pas d'énoncer le score de l’équipe de l'Equateur contre le Qatar mais précise au cas où nul ne le saurait que l’un des deux pays est socialement et écologiquement condamnable... ah bon ?... nous sommes sûrs d’être entre gens de bien.
Les intransigeants qui se sont volontairement privés de Chostakovitch depuis l’invasion de l’Ukraine peuvent ignorer le plaisir d’un match, mais pourquoi en priver les autres ? Ils auraient bien aimé que la Coupe du monde ne se joue pas au Qatar, mais alors quel pays trouver à la dernière minute en remplacement ? En France, autre pays de dictature (sanitaire), il y aura déjà les J.O. et la coupe du monde de rugby ? En Russie ? Le prochain mondial se déroulera au pays du gaz de schiste : les E.U.
Enfants-rois déçus, vieux rois déchus, causeurs, scribouilleurs, nous avons du mal à nous extraire des discours performatifs quand « dire c’est faire », voire prendre ses désirs pour des réalités.
Si j’ai joué, le temps d’une commémoration, la partition du foot comme lieu en dehors des classes sociales, je sais bien que ce n’est plus forcément le cas : le communautarisme est plus fréquent que les fusions fraternelles en dehors des familles.
Dimanche soir, des supportrices du Maroc étaient heureuses dans leur voiture klaxonnant et la maman qui conduisait disait aussi son plaisir de la veille (qualification de La France). 
« Freed from Desire » de Gala ("na na na na na naa) repris par des supporters de l’Arabie Saoudite et des visage de tous les pays dans les rues de Doha, c’est bon, non ?
Le contre-pied est une jolie feinte valable sur la pelouse et en dehors. Depuis que je ne braille plus dans les tribunes de Geoffroy Guichard, je réserve plus discrètement mes émotions à l’OM. Je me montrais par ailleurs bien pingre avec les bleus, préférant les Iles Féroé à des joueurs surpayés, mais devant les critiques systématiques qui leur sont adressées, je suis mis derrière eux. 
Cette attitude rejoint mon tropisme politique, quand les excès des extrêmes viennent nourrir ma pondération. Bien que sur ce coup là, je ne suis exceptionnellement pas d’accord avec not’ président, le foot est éminemment politique ! 
La France compte des millions de sélectionneurs et je ne me dispense pas de contribuer aux joutes qui ne se prennent pas au tragique, le chambrage étant une des variantes de l’humour : « PSG : trouvez une rime en « é »!
J’extrais cette citation venant du journal « Le Monde »  elle citait Emmanuel Carrère, citant Lénine : 
« Il faut travailler avec le matériel existant, boiteux, misérable » 
après les nombreux forfaits de joueurs-cadres. 
« On fait avec ce qu’on a » ça vaut en tous domaines, comme quoi le foot…

1 commentaire:

  1. Il me semble que... nous sommes allés très loin d'une époque où une poignée d'hommes se dévêtait pour se mesurer les uns contre les autres dans des compétitions du côté d'Olympe, par exemple... Je ne sais pas s'il y avait des jeux de ballon à cette occasion, pas assez calée sur le sujet.
    Tu as largement l'occasion de savoir que les jeux de ballon ne m'ont jamais intéressée. Cela ne fait de moi ni une bonne personne, ni une mauvaise.
    Oui... la morale ras les pâquerettes est éreintante, surtout sur les ondes, et... républicaine ? démocrate ? de surcroît.
    En larguant l'Eglise, l'homme moderne a pu croire un instant qu'il échapperait à cette... pulsion de la morale, mais que nenni. Je vois qu'elle est toujours parmi nous, et ne donne aucun signe de faiblir. Le pire, c'est que les moralistes veulent souvent bien plus priver d'autres qu'ils ne veulent se priver eux-mêmes. Normal, puisque nous vivons une époque qui glorifie... la normalité...
    Pour travailler avec ce qu'on a, ce qu'on est ? amen.

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