« Macron démission ! » : la rime s’est
multipliée au dos des gilets qui ont oublié le trajet République/Nation pour le
Leclerc de Comboire / Rond point du Rondeau.
« La démission de
Macron: un kinder-surprise pour convenance personnelle au moment où la France
se redresse et la droite se lève »
J.C. Cambadelis, août 2016
Variante de « Pompidou des sous » qui tenait du
folklore revendicatif, la formule présente est problématique, lorsque est remis
en cause le processus démocratique, et pour certains depuis l’investiture du
Président. Je suis en total désaccord avec les boute-feu, rêvant de coups
d’état permanents, triquant en espérant les matraques, se réchauffant aux
palettes de novembre après leur pâle printemps.
La démission n’est pas pour le Président qui face à
l’adversité mérite plus que jamais son salaire, mais du côté des médias plus
tournés vers l’investigation sensationnelle que vers l’analyse et la mise en
perspective. Il faut que ce soit Trump qui mette le doigt sur des enjeux dépassant
nos ronds points ; Orban et Salvini ne doivent pas être mécontents de nos
problèmes. L'attractivité de la France est remise en cause sauf peut être du côté de l’Érythrée.
La reprise du terme « Acte trois » des gilets jaunes, après la
répétitive formule « chemin de croix », a fait florès du
« Monde » au « D.L. », confirmant un conformisme les amenant
à voir « L’insurrection qui vient » (2007) à chaque carrefour.
Par contre : « on nous parle de la fin du monde
alors que nous avons peur de la fin du mois » aurait mérité
quelques développements plus charpentés.
Il est délicat de tirer sur une ambulance
médiatique déjà criblée, tant les informations alternatives aux supports
d’informations conventionnels sont grotesques. Les agressions à l’égard de
chaines d’info sont indignes d’une société démocratique, quand par ailleurs elles
ont abondamment surligné en fluo nos dernières heures.
Si Manu a participé à la mise en pièces de la parole politique
avec un « pognon de dingue », le rendre responsable de tout, en toute
jupitérienne attitude, défie un bon sens vraiment malmené ces jours.
Les partis politiques vivotent malgré les subventions d’une
institution européenne qu’ils vilipendent; ils ont démissionné. Leurs gags repris abondamment les dispensent d’un courage absent
de leur éthique et de leur pratique. Ne
reste plus qu’un nuage d’écologie dans un grand verre de démagogie.
Et pour ceux qui ont gouverné, la préférence des taxes leur convenait, quant aux impôts directs guère populaires, ils n'ont pas été réformés ni même pédagogiquement assumés, en payer le moins possible était conseillé sur le service public.
Qui produit des richesses pour financer toutes leurs (absences
de) propositions ? Ce n’est pas une réduction des frais de représentation
de l’Élysée qui y pourvoira.
Le mépris des élections est une caractéristique de
bien des protestataires abstentionnistes alors que le principal souci des élus reste la prochaine
échéance électorale, ce qui rend inaudible toute réflexion concernant le long terme.
Ayant moi-même démissionné de mes engagements, je ne
regrette pas mon dernier geste militant concernant l’arrachage d’autocollants
apposés sur le mobilier urbain, qui refusaient des constructions nouvelles dans
« nos petits quartiers ». L’urbanisation à proximité des lieux de
travail serait souhaitable pour ceux qui sont condamnés ou se sont condamnés à
passer du temps dans leurs véhicules à moteur plutôt qu’auprès de leurs
enfants. Surtout que les constructions nouvelles sont plutôt bien isolées, mais
le mot « logement social » faisant peur même au sein du socialiste
parti, la partie sera difficile à gagner.
A l’école, notre ambition était de développer l’esprit
critique des élèves qui nous étaient confiés, sans omettre de s’appuyer sur des
connaissances, ni d’oublier décence et politesse.
Est-ce nous qui avons généré cette société de la défiance,
complotiste et sourde, infantile, ne prenant pas sa part de responsabilité dans
la marche du monde ? Si notre
chefaillon boit le bouillon, comment ses bourreaux vont-ils quitter leur statut
d’éternelles victimes ?
Une confiance minimale, indispensable au contrat social,
n’est plus de mise quand des chirurgiens sont au cœur de scandales concernant
des prothèses ou lorsqu’à longueur d’émissions, nous passons de
« L’enfer des cantines » aux révélations sur les frasques de nos réalisateurs
de cinéma bien aimés.
« La confiance se
gagne en gouttes et se perd en litres » Anonyme
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Le dessin est de Plantu dans "Le Monde"