lundi 26 novembre 2018

Heureux comme Lazzaro. Alice Rohrwacher.

A Cannes cette année, les retrouvailles avec le cinéma italien, que nous avons « tant aimé » se fêtent d’entrée en fanfare, au moment où en ouverture du film d' Alice Rohrwacher
http://blog-de-guy.blogspot.com/2015/03/les-merveilles-alice-rohrwacher.html
un prétendant fait son aubade sous les fenêtres sombres de son amoureuse.
Il se trouve que la ferme où elle habite est plus pouilleuse que celle de « 1900 », peuplée «  d’affreux sales et méchants » qui nous feraient remonter au moyen âge quant à la rudesse de la servitude et aux manières choquantes d’une marquise.
La farce tourne à la fable avec loup et vieillissement accéléré, sauf pour l’innocent qui porte le nom de celui que le Christ ressuscita. Les paysans surexploités, s’exploitant entre eux, vont finir par arriver à la ville, quittant leurs coteaux ensoleillés pour les abords des voies ferrées.
Les digressions s’accumulent, brouillant un propos initialement original qui finit par paraître longuet et contre productif. 
Finalement il ne fait pas si bon d’être trop bon. Le héros principal imperméable à toutes les violences, fantôme sans affect, peut prétendre devenir un saint, mais alors en plâtre.

1 commentaire:

  1. L'affiche me fait penser au tableau de Watteau, le Pierrot, non ? Je ne l'ai pas sous les yeux. Il serait intéressant de regarder les détails pour comparer.
    Personnellement, dès que je peux fuir les représentations modernes de la ville moderne, je le fais. Les immeubles modernes... ne me font pas rêver. Ils ne sont pas faits pour me faire rêver, et je ne le sais que trop bien.
    Pour les saints... il vaut mieux se souvenir que les saints deviennent saint après leur mort, et pas pendant leur vie. Dans l'ensemble, ils sont des gens bien charnels, et la plupart du temps, ils sont là pour nous rappeler la fragilité de notre condition.. CHARNELLE, ainsi que la fragilité de NOTRE CHAIR, et c'est APRES leur mort qu'on les REPRESENTE en plâtre, SOUS FORME D'IMAGE. (Désolée pour les majuscules, c'est plus fort que moi.)
    Cela me rappelle que l'idée de divinisation s'accompagne de la destruction de l'enveloppe charnelle, et donc, la destruction de ce qui nous soumet comme la condition humaine partagée.
    C'est probablement pour ça que les représentations du paradis ne sont pas très excitantes, mettons.
    Cela devrait/pourrait nous faire réfléchir sur notre désir irrépressible d'accéder à une immortalité invariablement associée dans nos têtes avec... la divinité, mais nous ne réfléchissons pas beaucoup, à vrai dire.
    Nous nous attaquons à tous les mots qui ont un "re" devant en ce moment.
    Pauvre Homme.

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