Il est beaucoup question des apparences, de la communication,
tout au long d’une heure et demie très rythmée, éminemment politique. Les
caméras au plus près, depuis des emplacements prévus au millimètre, accusent la
perte de l’intimité. Les images ne sont pas illustratives.
Les dialogues visent la vérité et les protagonistes
débarrassés de toute politesse, de tout sentiment de culpabilité, ne peuvent à
leur tour que se montrer sourds au verbiage ambiant, pour survivre. La perte du
sentiment d’utilité sociale ne se partage guère, malgré les dispositifs
omniprésents appelant au dialogue, elle mine les personnalités au plus profond.
A quoi sers-je ?
La vie d’un groupe humain, confiné dans un espace tellement
clean, est passée au scanner, loin de comédies autour de la machine à café, ne
manquant cependant pas d’un humour, noir sur blanc, chirurgical.
Au-delà de la vie d’une entreprise de
« consulting » c’est la description à peine soulignée de la
deshumanisation de toute une société qui a les Macron qu’elle mérite !
Et s’il ne dit pas que des bêtises ce ministre, les
consultants de cette pièce-ci, qui s’essayent à la culture comme si c’était un
sport, font peur par leur cynisme, leur violence.
Leur vie est vide, nappée de mots des plus porteurs qui arrivent à nous faire horreur : implication, équipe, travail…
« Outsources
unlimited, Drive permanent, hight speed, case team Meeting,
performance ».
Dans l’open space, le tutoiement obligatoire est obscène,
quand aimer ne signifie plus rien, et que la compétition a tout emporté. Alors
que la créativité est requise, le conformisme est de mise.
Bien que vus derrière des vitres, et par écran interposés,
les comédiens sont étonnants de justesse, à proximité de nos inquiétudes
intimes, interrogeant nos avis définitifs et nos solitudes.
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Je reprends la publication d'articles dans une semaine.