J’ai connu l’auteur tout petit et c’est pour cela que son
livre m’est parvenu.
Karim a gardé ses grands yeux d’enfant, ouverts
aujourd’hui sur la situation que l’on sait dramatique à Gaza.
Il met en lumière une absurdité ébouriffante quand le blocus
interdit l’importation de ballons de football, un sens pathétique et magnifique
de la survie des habitants quand au zoo en guise de zèbre on peint des rayures
à un âne.
Le titre est excellent et la chronique palpitante sur un
sujet dont on a pourtant entendu parler.
Est-ce parce que je me trouvais au bord de la Méditerranée, au moment de la lecture que j’ai ressenti encore plus vivement le scandale de ces souffrances et l’indécence de la politique de l’état hébreu ?
Est-ce parce que je me trouvais au bord de la Méditerranée, au moment de la lecture que j’ai ressenti encore plus vivement le scandale de ces souffrances et l’indécence de la politique de l’état hébreu ?
J’avais toujours gardé une admiration pour ceux qui firent
fleurir le désert mais la spirale diabolique qu’ils persistent à tracer est
désespérante. Ils vident la mer.
Le correspondant de La Croix et de RFI montre la montée du Hamas favorisée
par les politiques israéliennes et la chape de plomb qui s’est installée dans
cette bande de huit kilomètres de large sur quarante kilomètres de long,
peuplée d’un million et demi d’habitants.
De 2007 à 2010, il s’en est creusé de tunnels à la frontière
égyptienne, de la haine s’est encore vivifiée après les morts de l’opération
« plomb fondu » de 2008, du désespoir s’est amplifié.
Si le sanglant aveuglement israélien est présent à chaque
page, l’incurie des pouvoirs palestiniens est patente quand les querelles de
clans reflètent des pratiques politiques insensées.
Dans ce contexte désespérant le reporter préfacé - s’il vous
plait - par Stéphane Hessel nous livre une série de récits vifs où il se met en scène sans ostentation, précisant
utilement les conditions de fabrication de l’information avec le rôle des « fixeurs »,
une correspondante qui met son foulard au moment de passer à l’antenne, ses
propres excès d’optimisme.
Une telle description du quotidien quand les angles se
multiplient donne de l’épaisseur à l’information trop souvent obscurcie dans les médias par des
mots dévalués, des postures
péremptoires.
Les pêcheurs gazaouis
ont vu leur zone de pêche se réduire sans cesse, alors un restaurateur importe
du poisson par les tunnels creusés dans
le sable.
Nous sommes au bord de la Méditerranée.
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