Encore cette année, les photographes gratteurs de mémoire
nous amènent à partager des récits singuliers.
Ainsi, Raphaëlle
Peria retravaille des images d’un voyage sur le canal du Midi prises lorsqu’elle
était enfant.La poésie de Jean
Michel André offre une issue à la difficulté de nommer l’indicible,
lorsqu’il confronte ses productions à son souvenir de rescapé d’une tuerie où
il avait perdu ses parents en 1983.Diane Markosian a
retrouvé son père, alors que Camille
Levèque interroge la place des hommes d’une façon plus générale.Keisha Scarville est
inspirée par les vêtements portés par sa mère disparue.Dans l’ « éloge de la photographie anonyme »,
l’intensité, l’originalité de certaines propositions marquent davantage que
d’autres banales photos prises entre copines enrobées dans le genre baratins
déconstruits qu’adorent tant les commissaires transversaux et inclusifs.e.Jia Yu témoigne
des évolutions de la vie des bergers tibétains en saisissant leurs réactions à
la vue de photographies du temps d'avant les téléphones portables. Les lumineux portraits
intimes de Nan Goldin se réfèrent
avec évidence à l’histoire de l’art,
à la mythologie.Comme un condensé de la diversité offerte par les
rencontres, autour de l’icône Yves Saint
Laurent, nous révisons ce qui distingue les plus grands photographes.Le moderniste collectif brésilien Foto Cine Clube Bandeirante a apporté entre 1939 et 1964 des
compositions fortes. Certains clichés de Letizia
Battaglia, la Palermitaine, servirent à la justice qui a perdu beaucoup de
ses héros dans la lutte contre la mafia.Alors le monde de Louis
Stettner, moins dramatique, parait plus anodin.Par contre les couleurs acidulées de Kourtney Roy réveillent.L’univers spirituel de Beatrice
Helg ne s’appréhende pas facilement mais laisse place à de beaux silences.Dans les galeries humides des « Cryptoportiques », les
structures de Batia Suter prennent une dimension
mystérieuse.Si les Premières Nations d’Amérique latine et d’Australie, « On Contry », ont été mises en valeur, les « Sortilèges » interrogent la
raison en Suisse, en Suède, en Afrique, au Portugal, chez les gitans, à Taïwan…Dans le jardin d’été nous avons tourné le dos aux panneaux
des camions japonais customisés.Après tant d’images, nous avons rajouté une couche
d’actualité des vingt dernières années avec « Mes yeux, objets patients » aux « Douches
municipales » comme si le « Best off » de l’ancien collège
Mistral, la mise en lumière de jeunes talents et autres prix de fondations
diverses ne nous avait pas rassasiés.
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