mercredi 10 septembre 2025

Les rencontres de la photographie. Arles 2025.

Encore cette année, les photographes gratteurs de mémoire nous amènent à partager des récits singuliers. 
Ainsi, Raphaëlle Peria retravaille des images d’un voyage sur le canal du Midi prises lorsqu’elle était enfant.
La poésie de Jean Michel André offre une issue à la difficulté de nommer l’indicible, lorsqu’il confronte ses productions à son souvenir de rescapé d’une tuerie où il avait perdu ses parents en 1983.
Diane Markosian
a retrouvé son père,
alors que Camille Levèque interroge la place des hommes d’une façon plus générale.
Keisha Scarville
est inspirée par les vêtements portés par sa mère disparue.
Dans l’ « éloge de la photographie anonyme », l’intensité, l’originalité de certaines propositions marquent davantage que d’autres banales photos prises entre copines enrobées dans le genre baratins déconstruits qu’adorent tant les commissaires transversaux et inclusifs.e.
Jia Yu
témoigne des évolutions de la vie des bergers tibétains en saisissant leurs réactions à la vue de photographies du temps d'avant les téléphones portables. 
Les lumineux portraits intimes de Nan Goldin se réfèrent avec évidence à l’histoire de l’art, 
à la mythologie.
Comme un condensé de la diversité offerte par les rencontres, autour de l’icône Yves Saint Laurent, nous révisons ce qui distingue les plus grands photographes.
Le moderniste collectif brésilien Foto Cine Clube Bandeirante a apporté entre 1939 et 1964 des compositions fortes. 
Certains clichés de Letizia Battaglia, la Palermitaine, servirent à la justice qui a perdu beaucoup de ses héros dans la lutte contre la mafia.
Alors le monde de Louis Stettner, moins dramatique, parait plus anodin.
Par contre les couleurs acidulées de Kourtney Roy réveillent.
L’univers spirituel de Beatrice Helg ne s’appréhende pas facilement mais laisse place à de beaux silences.
Dans les galeries humides des
« Cryptoportiques », les structures de Batia Suter prennent une dimension mystérieuse.
Si les Premières Nations d’Amérique latine et d’Australie, « On Contry », ont été mises en valeur,
les « Sortilèges » interrogent la raison en Suisse, en Suède, en Afrique, au Portugal, chez les gitans, à Taïwan…
Dans le jardin d’été nous avons tourné le dos aux panneaux des camions japonais customisés.
Après tant d’images, nous avons rajouté une couche d’actualité des vingt dernières années avec « Mes yeux, objets patients » aux « Douches municipales » comme si le « Best off » de l’ancien collège Mistral, la mise en lumière de jeunes talents et autres prix de fondations diverses ne nous avait pas rassasiés.

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