samedi 25 septembre 2021

Bibliothèque de survie. Frédéric Beigbeder.

Il fut un temps où c’était la honte, dans mon milieu pas centriste alors, d’être surpris à lire le Figaro, magazine de surcroit, et me voilà à chroniquer les livres d’un des marqueurs de la droite qui ne crèche plus seulement à Neuilly.
C’est que le muscadin est moins sectaire que bien des prescripteurs de l’autre rive du Rubicon.
Son choix de 50 livres est varié, de Molière à Virginie Despentes,de Colette citée en épigraphe :
« Etre libre ! … Je parle tout haut pour que ce beau mot décoloré reprenne sa vie, son vol, son vert reflet d’aile sauvage et de forêt. »
à Philippe Lançon
où même les dessins du New Yorker figurent en bonne place 
avec exhumation de Ravalec qui me surprit jadis
et Linhart Virginie que je ne m’attendais pas à voir figurer en si bonne compagnie, 
alors que tant d’autres me sont inconnus : Rinkel, Manteau Tison…
Il va chercher chez les plus grands : 
« Molière a besoin de ridiculiser, Kundera d'ironiser, Wilde cultive l'arrogance, Huysmans et Dostoïevski la misanthropie, Fitzgerald le désespoir chic, Kafka la paranoïa et Roth a raconté la cancel culture depuis La tâche en 2000. » 
Le titre un peu outré est trompeur, il ne s’agit que de littérature et de légèreté qui dit mieux la gravité que tant de pompeux écrits : 
« Les meilleurs livres sont souvent salaces, répugnants, couverts de crachats, obscènes, ils exploitent ce qu’il y a de plus voyeur en nous, ils exposent ce que la société voudrait masquer, ils révèlent la face obscure de notre humanité, ils fabriquent du beau avec du pervers, ils explorent les limites, dépassent les bornes, enfreignent les interdits. Mais surtout: ils se mêlent de ce qui ne les regarde pas. »

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