Il fut un temps où c’était la honte, dans mon milieu pas centriste alors, d’être surpris à lire le
Figaro, magazine de surcroit, et me voilà à chroniquer les livres d’un des
marqueurs de la droite qui ne crèche plus seulement à Neuilly.
C’est que le muscadin est moins sectaire que bien des
prescripteurs de l’autre rive du Rubicon.
Son choix de 50 livres est varié, de Molière à Virginie
Despentes,de Colette citée en épigraphe :
« Etre
libre ! … Je parle tout haut pour que ce beau mot décoloré reprenne sa
vie, son vol, son vert reflet d’aile sauvage et de forêt. »
à Philippe Lançon
où même les dessins du New Yorker figurent en bonne place
avec exhumation de Ravalec qui me surprit jadis
et Linhart Virginie que je ne m’attendais pas à voir figurer
en si bonne compagnie,
alors que tant d’autres me sont inconnus : Rinkel,
Manteau Tison…
Il va chercher chez les plus grands :
« Molière a besoin de
ridiculiser, Kundera
d'ironiser, Wilde cultive l'arrogance, Huysmans et Dostoïevski
la misanthropie, Fitzgerald le désespoir chic, Kafka la paranoïa et Roth a
raconté la cancel culture depuis La tâche en 2000. »
Le titre un peu outré est trompeur, il ne s’agit que de
littérature et de légèreté qui dit mieux la gravité que tant de pompeux
écrits :
« Les meilleurs
livres sont souvent salaces, répugnants, couverts de crachats, obscènes, ils
exploitent ce qu’il y a de plus voyeur en nous, ils exposent ce que la société
voudrait masquer, ils révèlent la face obscure de notre humanité, ils fabriquent
du beau avec du pervers, ils explorent les limites, dépassent les bornes,
enfreignent les interdits. Mais surtout: ils se mêlent de ce qui ne les regarde
pas. »
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