Pour lire sa propre chronique nécrologique, il convient de
s’appliquer.
« C’est là que
j’ai craqué. J’ai cogné Gary. Avec la bouteille de Cloudy-bay. Je lui ai assené
un coup terrible sur le côté du crâne. La bouteille s’est cassée en deux.
Assommé, Gary a vacillé, s’est écarté en titubant. A ce moment, un nouvel accès
de rage m’a pris. Soudain, j’ai découvert que le goulot brisé, que j’avais
gardé entre mes doigts, était enfoncé dans sa nuque. »
Le narrateur est un assassin qui se doit de mettre des
gants, et nous le suivons dans sa nouvelle vie en espérant qu’il réussisse,
mais pas trop car il risquerait d’être découvert.
Ça c’est du roman ! Roman de la fuite, de la
renaissance et toujours de la culpabilité, minutieusement agencé et en même
temps libre, fluide avec des moments intéressants de pause qui donnent à voir
autour de la photographie et des portraits de personnages secondaires
savoureux.
« …ne pas avoir
à reconnaître qu'on ne fait que passer sur cette terre, qu'on la quittera
bientôt sans autres biens que les habits dont sera revêtu notre cadavre. »
l’écrivain bonhomme nous embarque de la côte Est à l’Ouest
des Etats-Unis dans les habits d’un avocat de Wall Street jusqu’à une cabane en
rondins au fin fond du Nevada, dans les bras de plusieurs femmes d’avant le
pêché Mitou, en voiture d’avant les ZFE.
«… ce coin des
Rocheuses dégageait une atmosphère de mélancolie, comme si les sommets
eux-mêmes se sentaient écrasés par l'immensité de la terre et du ciel. Un pays
esseulé, qui renforçait l'impression d'avoir atteint un univers à la géographie
incommensurable, où les termes de limite, de frontière, n'avaient plus de
sens. »
Hmm. Pas mal comme présentation. Ça donne.. (un peu) envie. Merci.
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