mardi 3 janvier 2023

La dernière reine. Rochette.

Rochette, épuisé au moment où il terminait cet album - « mon Himalaya » disait-il - avait dû être évacué en hélicoptère. 
Il s’éloigne du milieu du huitième art pour revenir au 3e art : la peinture d’après la classification où l’architecture est en premier devant la sculpture. 
« Suite à l'affaire Bastien Vivès, puisqu'on me cite sans me nommer « cloué au pilori », on vient de m'envoyer en message privé une tribune (Les raisons de la colère) qui voudrait que la bande dessinée soit maintenant encadrée par un manuel du politiquement responsable, en d'autres termes ça s'appelle une surveillance de l'édition par des commissaires politiques. Je ne pense pas que les gens qui répandent un tel concept répressif savent de quoi ils parlent, ni des dangers que cela représente pour la création, c'est la seule et maigre excuse qu'on peut leur trouver. Je vais me tenir le plus éloigné possible d'un milieu où de telles idées peuvent germer. … Je vais me consacrer dorénavant à la sculpture et à la peinture, j'ai un immense besoin de liberté pour mes dernières années. Nous nous sommes tant aimés. » 
Et pourtant ce qu’il expose en 240 pages est tout à fait correct : éloge de l’animalité, de la nature vierge, face à l’humanité guerrière et à la méchanceté des conformistes envers les marginaux, les femmes libres… 
C’est d’ailleurs ce qui mettrait quelque bémol à mon admiration : le rabaissement de la nature humaine, il est vrai souvent violente et injuste, devenu tellement prégnant que certains souhaiteraient voir la terre débarrassée de leurs semblables, hormis une compagne ou un compagnon, un jardin et des poules.
La rencontre, pendant cette sinistre époque de la guerre de 14, d’une gueule cassée et de sa réparatrice est riche : nous apercevons Soutine et Pompon à Montmartre et retraversons le Vercors sur les traces de la dernière ourse. 
Les 240 pages lues dans un souffle, dans de superbes couleurs, au découpage dynamique, sont captivantes. 
 

1 commentaire:

  1. Oui, la pression pour étendre la pression de la civilisation sur nous est intense. Triste. Je partage ta réserve envers les gens qui voudraient débarrasser la terre de l'Homme pour la laisser aux gentils, innocents animaux en tous genres. Ces élans ne sont pas nouveaux. Probablement déjà là chez lez Athéniens à un moment ou un autre de leur parcours. Ce serait.. logique.
    Continuons à cultiver nos jardins.

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