« Je suis
l'équipière qui ne participe à rien, ne rejoint rien et ne mange avec personne.
Les équipiers connaissent mes yeux trop grands au-dessus du masque, mais pas
mon prénom, ils se demandent si je suis une nouvelle, une ancienne ou une
revenante. »
Le fast-food était un lieu rêvé pour la fillette et son
petit frère, et maintenant elle y travaille.
« L’odeur de
friture nous parvient à travers la porte, l’odeur de la fête, de la
capitulation parentale. »
En 160 pages alternent les récits d’enfance et ceux du
présent, avec fluidité.
« Je sors des
macarons et les dispose dans la vitrine de présentation avec un gant en
plastique, le temps qu’ils décongèlent. »
L’écriture précise, rend compte d’un univers aux lumières
artificielles où apparaissent furtivement des personnages, derrière leurs
masques sanitaires, dont nous n’en savons que les gestes.
« J’ouvre le sac,
le soda a éclaté à l’intérieur. J’essaie de sauver le repas mais il est trop
tard. Je finis par mettre la nourriture trempée dans ma bouche et radio béton
dit qu’il est minuit. »
Les cadences empêchent de penser pendant le rush, mais ce
job n’est pas moins aliénant que le travail d’agent de maintenance du père qui apprécie
sa médaille du travail.
L’auteure nous épargne toute démonstration et ses
descriptions nerveuses et distanciées de la rudesse de ce père ou du zèle de la
fille n’en ont que plus d’efficacité critique.
« Un groupe de
gens très dissemblables pénètre dans le couloir de la bibliothèque, ils rient
fort et se dirigent vers la salle polyvalente. Maman tire le bras de Nico et
mon père suit. Je lui pose des questions mais il hausse les épaules, ils
écrivent c’est tout, qu’est-ce que tu veux savoir de plus ? »
Ah bon, Guy, c'est ça le nouvel idéal "scientifique" littéraire ? Le 100% "efficace", "directe", "objectif", sans pathos, sans émotion ? Une pure description d'une pure réalité qui est censée s'affranchir d'un point de vue sur l'affaire. C'est du journalisme ? C'est quoi ?
RépondreSupprimerTrès peu pour moi. Je m'épargnerai cette lecture. Hier j'ai écouté quelqu'un me parler des pratiques étranges en matière de sexualité d'une femme écrivain très provocatrice, très en vogue dans les milieux soi-disant intellectuels. La personne a exprimé sa désapprobation que cette femme se tape une centaine d'hommes anonymes dans une soirée, en se postant à la Concorde.
Je lui ai dit que je n'en avais rien à foutre, et je ne voulais pas me prononcer sur la sexualité de cette femme. Mais... je voudrais me prononcer sur la bienséance ? de publier le récit de son intimité en se tapant un nombre incalculable ? d'anonymes dans la soirée.
On en vient à ça : pourquoi PUBLIER ? pourquoi... SE PUBLIER et se vendre dans un style qui annule le style et la personne ? A quoi bon ?
Comme je suis une cliente roi, je m'autorise le luxe de ne pas acheter, et encore moins de lire..
J'aime la diversité des regards.
RépondreSupprimerC'est une bonne réponse. Je crois que je tolérerais mieux si je n'avais pas l'impression de vivre dans un monde qui fait le grand écart entre Disneyland et "La haine". C'est ça, la diversité ? Est-ce un souverain bien la diversité, et l'inéluctable "ouverture" ? Je ne sais plus.
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