samedi 21 janvier 2023

En hiver. Karl Ove Knausgård.

Les plaisirs de la découverte d’une écriture limpide alliant humour et poésie en un « quatuor des quatre saisons » se sont un peu émoussés.
« Nous sommes aujourd’hui le premier jour de l’an 2014, je suis par conséquent rendu déjà loin dans le futur de mon enfance. » 
Si la naissance de sa fille décrite dans ces 300 pages est toujours un motif incontestable d’émerveillement, je préfère par ailleurs ses descriptions à propos des brosses à dents que des résumés d’une mythologie nordique restée lointaine. 
« … les journées ensoleillées et pleines de rires ne sont pas la règle, même si elles existent. » 
Bien que les illustrations présentent d’attirants paysages norvégiens, ses considérations sur les atomes m’ont parues quelque peu filandreuses, alors que souvent ses pensées sont percutantes. 
« Je ne sais pas ce qui est le plus effrayant, un individu sur une petite planète qui vénère sa personne et son monde comme si l’infini n’existait pas, ou un individu qui brûle ses semblables parce que l’infini existe. » 
Quelle tristesse d’avoir à relever la phrase ci-dessous comme si n’était plus évident.
« Vivre avec les autres est, je pense, la principale chose que nous apprend l’école… »  
Mais partager ses mots que font naître un feu d’artifices peut nous élever : 
«  … un monde au dessus de notre monde, le temps d’un bref moment riche et plein de beauté, n’était pas une illusion, mais représentait une chose réelle : nos vies pouvaient aussi ressembler à cela. »

1 commentaire:

  1. La mythologie nordique ne m'a jamais paru lointaine... Ce n'est que dernièrement que je mesure ce que ça veut dire de s'appeler "Anglo-SAXON". Il y a une opposition ancestrale entre les pays où on ne mange pas d'abricots en été, où le soleil ne chauffe pas les corps à l'incandescence et les pays... du Sud, en sachant que la France a au moins un pied dans le Sud. Un pied dans le Sud, un pied dans le Nord ? Difficile à concilier.
    Si j'aime la mythologie... solaire, je n'ai jamais craché sur la brumeuse, et aujourd'hui, je suis saisie d'une profonde tristesse (et tendresse) devant la fin o combien ténébreuse du "Ring" de Wagner, les terribles (et actuelles) luttes de pouvoir qui y sont représentées.
    Un bémol sur l'ennuyeux leitmotif de la critique de l'individualisme que j'entends un peu partout, critique qu'on a pu déjà entendre sous différentes formes au moment où Jésus prêchait, par exemple.
    Il y a un dicton qui dit "qui trop embrasse, mal étreint", et c'est ce que j'aurais envie de faire remarquer à tous ceux qui continuent à croire en l'"amour" universel, étendu au quatre coins de la planète. C'est vrai que de nos jours on tend à substituer la justice universelle à l'amour universel, mais... je me lasse des aspirations universelles. Elles nous délayent trop, et "nous" finissons par nous dissiper, nous diluer. Cela ne veut pas dire que je suis indifférente, je crois, mais je veux circoncire un peu le champ de mes actions, et mes aspirations. Et je ne crois pas être la seule, loin de là...

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