dimanche 1 janvier 2023

L’almanach dauphinois 2023.

Comme il en est des travaux à mener au jardin suivant les saisons, voilà comme de coutume, ma livraison de début d’année tellement plus rétrospective que prospective.
Les premières pages fleurent bon le champignon, le miel, les plantes médicinales, et tout est répertorié :
en février « les pies s’accouplent à partir du 15 ».
Une place est prévue pour compléter la date du départ des hirondelles.
Les dictons se renouvellent :
« Se faire aimer prend des années, se faire haïr prend cinq minutes »
« On ne commande à la nature qu’en lui obéissant. »
« Apprends avec peine, tu sauras avec plaisir ».
La rubrique concernant les centenaires s’étoffe d’année en année, 14 500 étaient recensés en 2008, ils sont plus de 21 000 aujourd’hui (record d’Europe). C’est la génération de la guerre et plusieurs d’entre elles ont été héroïques, la « Marianne » de Crémieu ou la FTP de Saint Laurent à Grenoble. L'une d'elles rapporte des conditions de vie particulières à Saint Véran dans le Queyras quand un cartable en bois servait de luge.
Marie Jeanne de son nom de résistante (Paulette Jacquier- Roux) de la Frette, disparue en 1975, m’avait accordé un entretien lorsque je cherchais des témoignages sur la seconde guerre pour mes élèves. Son histoire incroyable est racontée : combattant au col du Banchet, faite prisonnière, elle s’échappa et reprit le combat.
D’autres personnalités locales sont mises à l’honneur : François-Jacques Larderel a laissé son nom à un village de Toscane, Larderello, pour lequel il a su tirer partie de la chaleur dégagée dans une zone volcanique parsemée de sources chaudes : il fut un des pionniers de la géothermie
Céleste Mogador, de son vrai nom Céleste Venard issue d’une famille dauphinoise noble a laissé son nom à un théâtre parisien, elle a inventé le french cancan. 
Saint Georges d’Espéranche, passé de 3000 à 3500 habitants en 10 ans, située dans la sphère d’influence de Lyon, essaie de ne pas devenir un village dortoir. Berliet et l’Unité hermétique de La Verpillière procuraient des emplois, maintenant ceux-ci sont répartis entre Lyon, Bourgoin et Vienne avec une zone d’activité au carrefour La Fayette à la sortie du village. Le croisement porte le nom de La Fayette, depuis que le marquis fit un grand banquet électoral en opposition à Charles X en 1829. 
L’attention à la météo n’est plus anecdotique dans le rappel des nouvelles de l’Isère de l’année dernière où le recensement fait apparaître une perte de 300 habitants à Grenoble et un gain de 1600 habitants à Bourgoin.
Les rubriques sont immuables :
la chanson : 
« C’est la mésange et le pinson (bis)
Voulant se marier tous deux, 
Landerinette,
Voulant se marier tous deux
Landreriron » 
Les expressions dauphinoises: 
« être bien mis », « être remonté »
Les plantes : 
salsifis des prés 
et les fruits : la poire de Montluçon.
Les bêtes : comment distinguer une couleuvre d’une vipère qui se disait en patois « la barbotte » dans les Terres froides ou « lou gisclar » à Dieulefit pour l’une et le « vipiau » à Saint Chef pour l’autre.
Le matefain parmi les recettes.
Les choses disparues : les « cribs » : les séchoirs à maïs qui formaient comme des murs dorés dans les campagnes des années 60. Ils ont presque tous disparus comme les punitions à l’école et les courses cyclistes d’amateurs. 
Au  col du Barioz ou en Mathéysine des bénévoles persistent à faire vivre de petites des stations de ski. 
Selon Fafois, une parole d’honneur vaut mieux qu’un serment : "un serment ça se prête, alors qu’une parole d’honneur ça se donne." 

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