vendredi 13 janvier 2023

Postillon n° 67- Hiver 2022-2023.

Le trimestriel militant à 4 € pour 32 pages est toujours une source d’informations intéressantes et d’indignations personnelles devant des partis pris pas toujours aussi risibles que leur obstination à viser à la réintroduction de cabines téléphoniques. Pourtant la verve déployée à ce sujet est réjouissante en moquant un « street phone box project ».
Cette lubie folklorique est cependant cohérente avec leur aversion envers toute innovation technologique : que ce soit un robot introduit dans une classe de collège à Fontaine pour permettre à un élève absent de participer à la vie de la classe que contre les compteurs Linky et l’intelligence artificielle en général.
Ils reviennent à Brignoud sur le site d’Arkema abandonné depuis 18 ans, dont les anciens ouvriers se battent pour faire reconnaître leurs maladies professionnelles, et dans les bois de Champ sur Drac où des déchets de PCUK ont été emmenés dans les années 60.
Les rédacteurs anonymes regrettent la disparition des ateliers de fabrication de vélos après  un entretien de Routens qui se dispense, lui, de la nostalgie. Mais il y a quelque contradiction chez les cagoulés à mépriser l’argument de l’emploi, en s’acharnant sur la consommation d’eau de ST Micro déjà documenté dans un numéro précédent. 
Ils ont beau jeu de relever l’incohérence des écologistes dénonçant « les méga bassines à 600 km de chez eux » alors que ST en un an utilisera la capacité de 16 de ces réserves pour l’agriculture dans les Deux Sèvres. Ils relèvent avec pertinence le discours de Piolle s’en remettant à l’état en matière de sécurité comme le faisait jadis Carignon, ou le changement de conviction des verts à propos du Métrocâble. Dommage qu’ils ne développent pas plus loin le non renouvellement des structures du Plateau (à Mistral) et de La Cordée (à La Villeneuve).
La réunionite est dénoncée concernant le non traitement des maux de l’hôpital et ces adeptes du vélo - surtout pas électrique - poussent le goût du « c’était mieux avant » en allant à la rencontre de garagistes fragilisés par l’instauration de la ZFE (Zone à Faibles Emissions). Mais comment ces guérilleros du pédalage peuvent-ils se crisper à ce point sur leur frein quand des mesures sont prises pour une meilleure qualité de l’air ? 
Par contre les portraits de récupérateurs dans les déchetteries ou le témoignage d’un « messager du tri » sont expressifs et originales les recherches dans les archives de la place du lit dans la vie de nos ancêtres. 
Je lève un de mes préjugés à l’égard du journal satirique quand est décrit un match de foot entre Domène et L’Abbaye dont je n’aurai pas pensé qu’il ait droit à une page sans sarcasme. 

1 commentaire:

  1. Je vois avec plaisir que tu te dévêts d'un préjugé envers mes amis, là.
    On a tous nos contradictions. Avoir des contradictions est bien le signe qu'on n'est pas des... machines. Pas encore, même s'il y a une pression intense de nous faire ressembler à nos ordinatueurs. (Je le vois à l'oeuvre, cette pression de nous faire ressembler à Une Seule Machine, d'ailleurs. D'une tristesse... sans nom.)
    Je partage leur impression que l'emploi industriel moderne qu'on peut voir à foison dans le bassin grenoblois représente un degré impressionnant d'aliénation, et qu'on n'a pas le droit d'invoquer l'emploi, tous en choeur.
    Si le Peuple veut son aliénation, doit-on la lui donner, sous prétexte que c'est lui qui l'a choisie ? Et nous ? Combien de lignes TGV doit-on subir, qui défigurent les paysages déjà défigurés, pour permettre à la masse ? d'aller encore plus vite et GAGNER DU TEMPS (pour en faire quoi, on se le demande...) ?
    Pour passer sous silence que les innovations se font invariablement détournées pour servir... notre esclavage, et que c'est le cours du monde depuis que le monde est monde. Peut-on honnêtement souhaiter ça ?
    Une pensée pour Emmanuel Macron qui a lancé, de manière plus prophétique qu'il ne pouvait le savoir, que nous n'allions tout de même pas revenir à la bougie. Cette phrase me trouble, tellement on peut l'entendre comme... une prédiction à réaliser.
    Nous verrons, nous verrons.

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