La conservatrice du musée de
Grenoble présente aux Amis du Musée, l’exposition qui se
tiendra jusqu’au 19 mars 2023. L’association a participé d’ailleurs au
financement du catalogue où quatre artistes familiers des lieux donnent à voir
leur rapport sensible à la nature.
« Les
liens vitaux qui se tissent entre moi et autrui, l’âme et le corps, le corps et
le monde, l’homme et l’Être en vue de dépasser toute dualité, ces liens se
tissent dans la « chair du monde » Merleau Ponti.
Philippe Cognée, seul peintre parmi les quatre
sélectionnés, connu surtout pour ses
vibrantes vues urbaines s’empare de la thématique environnementale.
https://blog-de-guy.blogspot.com/2012/11/philippe-cognee-au-musee-de-grenoble.htmlVu du train, un « Champ de colza » est dématérialisé
par la vitesse.
« Amaryllis
rouge » d’un autre pays que
le floral, incorporent la mélancolie.La matière est essentielle,
«
Etude pour un paysage tourmenté », quand remontent aux frontières de l’abstraction des sensations
de végétation primordiale depuis une enfance au Bénin. On ne voit que les os d’une « Forêt enneigée »
privée de ses feuilles.Autres « vanités », les « Châteaux de sable »
sont voués à la disparition.Cristina Eglesias, à la jonction de
l’architecture et de la sculpture, construit des motifs décoratifs en béton,
fer, albâtre ou bois, dans un style néo baroque. « Passage II ». Installant souvent ses labyrinthes en extérieur, en écho
avec des institutions muséales, elle pose «
avec ironie et sensualité la question du rapport entre nature et culture ».Si Cognée est du côté du feu, l’espagnole joue avec l’eau, « Sous un aspect de mastaba austère, le visiteur à l’intérieur
est invité à rêver, le microcosme cristallin éveillant (peut être)
l’inconscient.Variant les formats depuis des plaques de cuivre rongées à
l’acide « Hondalea Studies », elle a réinventé un phare
désaffecté sur l’île de Santa Clara au large de San Sébastien.Wolfgang Laib, déçu par le rapport occidental au
corps lors de ses études de médecine, s’est mis en quête de l’immatériel
inspiré par les spiritualités orientales.
Il présente un œuf cosmique, le « Brahmanda » en granit poli enduit d’huile de
tournesol, et un « carré de pollen de noisetiers » recueilli
patiemment autour de chez lui en Allemagne. Des formes simples avec des matériaux essentiels, offrandes
à la vie, s’inspirent du sacré. Ses dessins blancs sur fond blanc explorent les confins du
visible.Guiseppe Penone, dans son rapport fusionnel aux
arbres, benjamin
du mouvement de « l’arte povera », révèle les énergies vitales à
l’œuvre dans la nature.
« Vert du bois », il
imprime la peau des végétaux sur des tissus de lin jouant de la confusion des
règnes en une « vision tactile ».Une végétation encore maigre fusionne avec des « Esprits
de la forêt » en bronze aux allures d’écorce.
Dans toutes ces représentations où souvent les hommes
n’apparaissent pas, même si on peut peindre la mer avec l’eau de la mer ou
s’imaginer être la forêt, les artistes nous rendent plus proches du monde.
« L’Assemblée immatérielle » Zazü
La responsable des collections du musée de Grenoble nous
livre pour conclure un extrait de Gaston Bachelard plus fécond qu’une énième
leçon d’écologie :
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