mercredi 25 janvier 2023

Périgueux # 2

Notre premier souci de la journée consiste à trouver un garage Renault : en effet « Gédéon », notre véhicule à moteur, nous alerte depuis un moment sur la pression de ses pneus et nous résolvons facilement ce petit problème dans la zone artisanale, sur la route de Périgueux où un employé les regonfle et réinitialise le tableau de bord gracieusement. Nous abordons donc tranquillement notre journée de visite de la ville. Nous laissons la Clio rue Gadaud, elle offre la gratuité du parcmètre pendant 3 h.
A pied nous nous élançons vers le musée Vesunna en  suivant l’itinéraire signalé par un fil rouge peint au sol. Ce système pratique évite de se perdre, de rester le nez collé sur le plan ou l’oreille rivée au GPS.
Nous passons d’abord  devant l’Eglise/cathédrale Saint-Etienne-de-la-cité. De style roman (XI°) elle est la plus ancienne de la ville. De hautes fenêtres finement ornées rythment ses murs clairs  impressionnants. Amputée malheureusement  de certains de ses éléments au fil des guerres et des incendies, elle échappe à cette destruction lente et progressive grâce un classement aux monuments historiques entrainant des travaux de rénovations couteux.
Vésone
est le nom de la cité gallo-romaine de Périgueux ; il désigne aussi tout le quartier dont d’anciens vestiges rappellent l’histoire. L’un d’eux, la tour de Vésone date du II° siècle. Il ne reste plus que cette partie du temple dédiée à la déesse Vesunna.   
« Cette  tutela augusta (auguste protectrice) est une déesse poliade (qui protège la cité) de l'eau et de la fécondité A l'origine divinité pour les Pétrocores gaulois, son culte a été repris dans la religion romaine. »  
Une brèche pourfend la tour, la thèse d’une ancienne porte dont le retrait de gros blocs aurait provoqué un écroulement constitue la thèse la plus sérieuse de sa présence, bien que des légendes fournissent d’autres explications.
Tout autour un jardin aménagé au XIX° siècle puis remodelé encercle la ruine dans un écrin de verdure.
En attendant l’heure d’ouverture du musée, nous lisons les commentaires historiques écrits sur des tables fixes face à la rue romaine, la rue des vieilles boucheries et le 15° RTA en travaux de rajeunissement.
Puis nous  nous rapprochons d’une tente d’un autre temps dressée dans le parc, sous laquelle un maitre verrier a installé un four à bois tel ceux utilisés par les gallo-romains.
Construit en torchis, il accepte cependant des briques réfractaires à l’intérieur, contrairement aux fours antiques, pour des raisons de mobilité et de rapidité de fabrication, l’artisan n’étant  convié par le musée que  pour une animation sur 2 jours. Il fait chaud, devant le feu !
Deux spécialistes se relaient, ils façonnent des copies d’objets retrouvés lors de fouilles, selon les techniques  et les outils de l’époque ; ils soufflent et modèlent le verre en fusion tout en apportant des informations  sur l’histoire du verre. Nous apprenons que originaire du moyen orient, il arriva en France sous forme de blocs, parfois coloré avec du cobalt et du cuivre avant d’être retravaillé sur place.
Nous nous tournons vers le musée-site Vesunna, qui ouvre enfin ses portes. L’architecture moderne de Jean Nouvel, l’enfant du pays, est une réussite.
Elle a pour vocation de protéger les restes d’une ancienne villa gallo-romaine derrière des murs de verre et sous une casquette à large visière. Elle s’intègre parfaitement dans le paysage, légèrement enterrée.
La visite débute par une exposition temporaire sur les bijoux en verre fabriqués aux 1er et 2ème siècles ap. JC (d’où la présence des verriers à l’extérieur).
Elle a été baptisée « Bling Bling » en référence aux couleurs vives mais aussi aux cliquetis des bracelets entrechoqués.
A l’époque gallo-romaine, posséder ces objets conférait un statut social à leur propriétaire car la matière première, exotique, coûtait cher.
Quant au niveau technique, les gaulois furent les premiers à « étirer » le verre pour créer des bracelets.
Une jolie collection témoigne de ce savoir-faire, bien mise en valeur sous des vitrines.
Avant de circuler autour et au milieu de la Domus, nous sommes dirigés vers la mezzanine qui surplombe la maison sur l’un de ses côtés. Elle offre une vue générale sur les vestiges.
Elle contient, comme plus bas au 1er niveau (autour des ruines) des objets et sculptures répartis selon des thèmes : funéraire, utilitaire, hygiène et beauté, nourriture et cuisine, religions,jeux…
Au 1er niveau, des estrades en bois circulent entre les fondations de la villa. Le haut plafond du musée  reproduit le plan des lieux sous forme de rectangles colorés  cernées d’un ruban beige, il permet d’identifier plus facilement les pièces situées directement en dessous. Nous pouvons ainsi repérer la cuisine, la cave, des salles à manger, la salle d’apparat… Elles s’organisent autour d’un jardin et de son bassin rond cerclé d’une riche représentation de la faune marine.
Des galeries couvertes qui encadraient ce patio, il ne reste que quelques colonnes  qui apportent un peu d’élévation dans le décor d’aujourd’hui.
D’autres fresques colorées affleurent sur les soubassements, sauvées par le rehaussement  des sols. Des hypocaustes
(système de chauffage par le sol) subsistent, mais toutes les salles n’en étaient pas équipées, sans doute  les gens de l’époque se servaient-ils aussi de braseros mobiles.
Pour mieux se familiariser avec l’histoire et le bâtiment, un petit film très bien fait relate les différentes étapes de construction, et le remaniement  effectué à l’antiquité. Il informe sur les fouilles  commencées seulement dans les années 1960 1970.

2 commentaires:

  1. Belle visite. Moi aussi, j'ai fait cette visite. Emouvante. Merci.

    RépondreSupprimer
  2. J'ai oublié... comme ça, vous allez dans les garages pour vous faire regonfler les pneus aussi ? J'ai horreur des appareils "faites vous-même". Souvent pas pratique du tout, surtout... quand on est seul, par exemple. Un comble.

    RépondreSupprimer