Notre premier souci de la journée consiste à
trouver un garage Renault : en effet « Gédéon », notre véhicule
à moteur, nous alerte depuis un moment sur la pression de ses pneus et nous
résolvons facilement ce petit problème dans la zone artisanale, sur la route de
Périgueux où un employé les regonfle et réinitialise le tableau de bord
gracieusement. Nous abordons donc tranquillement notre
journée de visite de la ville. Nous laissons la Clio rue Gadaud, elle offre la
gratuité du parcmètre pendant 3 h.A pied nous nous élançons vers le musée
Vesunna en suivant l’itinéraire signalé par un fil rouge peint au sol. Ce
système pratique évite de se perdre, de rester le nez collé sur le plan ou l’oreille rivée au GPS.Nous passons d’abord devant l’Eglise/cathédrale Saint-Etienne-de-la-cité. De style roman (XI°) elle est la plus
ancienne de la ville. De hautes fenêtres finement ornées rythment ses murs
clairs impressionnants. Amputée
malheureusement de certains de ses
éléments au fil des guerres et des incendies, elle échappe à cette destruction
lente et progressive grâce un classement aux monuments historiques entrainant des
travaux de rénovations couteux.Vésone est le nom de la cité gallo-romaine de
Périgueux ; il désigne aussi tout le quartier dont d’anciens vestiges
rappellent l’histoire. L’un d’eux, la tour de Vésone date du II° siècle. Il ne reste plus que cette partie
du temple dédiée à la déesse Vesunna.
« Cette
tutela augusta (auguste protectrice) est une déesse poliade (qui protège la cité) de l'eau et de la fécondité A l'origine divinité pour les Pétrocores gaulois, son culte a été repris dans la religion romaine. »
Une brèche pourfend la tour, la thèse d’une ancienne porte dont le retrait de
gros blocs aurait provoqué un écroulement constitue la thèse la plus sérieuse
de sa présence, bien que des légendes fournissent d’autres explications. Tout
autour un jardin aménagé au XIX° siècle puis remodelé encercle la ruine dans un
écrin de verdure.En attendant l’heure d’ouverture du musée,
nous lisons les commentaires historiques écrits sur des tables fixes face à la
rue romaine, la rue des vieilles boucheries et le 15° RTA en travaux de
rajeunissement.Puis nous
nous rapprochons d’une tente d’un autre temps dressée dans le parc, sous
laquelle un maitre verrier a installé un four à bois tel ceux utilisés par
les gallo-romains. Construit en torchis, il accepte cependant des briques
réfractaires à l’intérieur, contrairement aux fours antiques, pour des raisons
de mobilité et de rapidité de fabrication, l’artisan n’étant convié par le musée que pour une animation sur 2 jours. Il fait
chaud, devant le feu ! Deux spécialistes se relaient, ils façonnent des
copies d’objets retrouvés lors de fouilles, selon les techniques et les outils de l’époque ; ils
soufflent et modèlent le verre en fusion tout en apportant des
informations sur l’histoire du verre.
Nous apprenons que originaire du moyen orient, il arriva en France sous forme
de blocs, parfois coloré avec du cobalt et du cuivre avant d’être retravaillé
sur place. Nous nous tournons vers le musée-site Vesunna, qui ouvre enfin ses
portes. L’architecture moderne de Jean Nouvel, l’enfant du pays, est une réussite. Elle a pour vocation de
protéger les restes d’une ancienne villa gallo-romaine derrière des murs de
verre et sous une casquette à large visière. Elle s’intègre parfaitement dans
le paysage, légèrement enterrée.
La visite débute par une exposition
temporaire sur les bijoux en verre fabriqués aux 1er et 2ème
siècles ap. JC (d’où la présence des verriers à l’extérieur). Elle a été
baptisée « Bling Bling » en référence aux couleurs vives mais aussi
aux cliquetis des bracelets entrechoqués. A l’époque gallo-romaine, posséder
ces objets conférait un statut social à leur propriétaire car la matière
première, exotique, coûtait cher. Quant au niveau technique, les gaulois
furent les premiers à « étirer » le verre pour créer des bracelets. Une
jolie collection témoigne de ce savoir-faire, bien mise en valeur sous des
vitrines.
Avant de circuler autour et au milieu de
la Domus, nous sommes dirigés vers la mezzanine qui surplombe la maison sur
l’un de ses côtés. Elle offre une vue générale sur les vestiges. Elle
contient, comme plus bas au 1er
niveau (autour des ruines) des objets et sculptures répartis selon des
thèmes : funéraire, utilitaire, hygiène et beauté, nourriture et cuisine,
religions,jeux…
Au 1er niveau, des estrades en
bois circulent entre les fondations de la villa. Le haut plafond du musée reproduit le plan des lieux sous forme de
rectangles colorés cernées d’un ruban
beige, il permet d’identifier plus facilement les pièces situées directement en
dessous. Nous pouvons ainsi repérer la cuisine, la cave, des salles à
manger, la salle d’apparat… Elles
s’organisent autour d’un jardin et de son bassin rond cerclé d’une riche
représentation de la faune marine. Des galeries couvertes qui encadraient ce
patio, il ne reste que quelques
colonnes qui apportent un peu
d’élévation dans le décor d’aujourd’hui.
D’autres fresques colorées affleurent sur les soubassements, sauvées par
le rehaussement des sols. Des
hypocaustes (système de chauffage par le sol) subsistent, mais toutes les
salles n’en étaient pas équipées, sans doute
les gens de l’époque se servaient-ils aussi de braseros mobiles.
Belle visite. Moi aussi, j'ai fait cette visite. Emouvante. Merci.
RépondreSupprimerJ'ai oublié... comme ça, vous allez dans les garages pour vous faire regonfler les pneus aussi ? J'ai horreur des appareils "faites vous-même". Souvent pas pratique du tout, surtout... quand on est seul, par exemple. Un comble.
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