Une grande histoire, de celle qui prend la majuscule quand
le camp de Mauthausen où le grand père espagnol a été envoyé, apparaît sous des
couleurs psychédéliques.
« Lorsque vous
écrivez un livre sur l'horreur de la guerre, vous ne dénoncez pas l'horreur,
vous-vous en débarrassez. » Romain Gary
Les deux grands pères aux destins exceptionnels justifient
le titre annonçant un hommage rendu sans grandiloquence, avec une force née
justement de cette pudeur, de cette retenue commune à ces héros.
« Tout à coup, il
y avait ce SS devant moi, avec ces œufs, qu'il venait certainement de voler
dans une ferme voisine. Le dilemme. Lâcher ses œufs ou prendre son arme?
Son hésitation m'a permis de prendre une avance suffisante. »
Son hésitation m'a permis de prendre une avance suffisante. »
Les aquarelles sublimant les tapisseries des années
d’enfance de l’auteur sont lumineuses et les références aux années 60, les
dialogues du quotidien, d’une grande justesse :
« Josette, Gérard !
Ça me fait plaisir de vous voir !
Un peu de jeunesse, parce qu’avec tous
ces vieux là. Hahaha ! »
L’absence de procédé tonitruant laisse la place à l’émotion,
bien que cette dimension éminemment personnelle doive éviter de submerger les
critères ordinaires de la critique.
Excusant une auto fiction de plus et les mémoires s’affaiblissant
tellement qu’elles en sont à faire leur devoir, de nombreux thèmes de
réflexions peuvent être saisis en 170 belles pages où l’amour, le respect
circulent l’air de rien : une réussite.
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