dimanche 22 mai 2022

Helen K. Elsa Imbert.

La pièce de théâtre destinée aux enfants, exigeante et accessible, porte le nom d’Helen « K » comme  Keller, une jeune américaine sourde, muette et aveugle devenue universitaire, rédactrice d’articles et de livres. 
Elle aurait pu s’intituler Annie Mansfield Sullivan, du nom de celle qui lui a permis de percevoir et d’exprimer son monde, le monde.
Une  relation forte s'établit entre la jeune handicapée et sa gouvernante enseignante faisant valoir son autorité du haut d’une cécité guérie qui lui permet de dépasser une indulgence familiale délétère.
Elle ne  confond pas compassion et abandon. Une détermination exceptionnelle permet à la petite handicapée de sortir de l’isolement absolu.
La poésie de la mise en scène n’occulte pas l’âpreté du destin des deux femmes, exemplaire par un dévouement, un engagement mot après mot, lettre après lettre. 
Le processus éducatif empruntant au langage Morse et à Braille pour la cumularde en incapacités vaut pour tous les éveils, tous les apprentissages. Le beau métier d’enseigner ne connaît pas seulement ses récompenses avec un niveau de rémunération.

1 commentaire:

  1. La pièce s'appelle "The Miracle Worker" : le faiseur de miracles, ou en l'occurrence, la faiseuse de miracles. Je la connais depuis mon adolescence. C'est une référence pour moi. Je l'adore. La scène où Helen entre dans le monde de l'Homme grâce au langage, à l'eau, et à sa précieuse institutrice me fait toujours pleurer de beauté et de bonheur. Anne Sullivan a accompagné Helen pendant toute sa vie, et lui a permis d'entrer à l'équivalent de l'Ecole Normale Sup aux U.S. (En France... "on" l'aurait refusé, c'est sûr...) Au cinéma, c'était le rôle qui a précipité Patty Duke dans les lumières pour une longue carrière d'éternelle ? adolescente. Elle était géniale comme Helen. Et Anne Bancroft a fait Anne Sullivan. Le film est de tout beauté. En noir et blanc, si mes souvenirs sont exactes.
    Je reconnais tout ce que tu dis sur le contexte. Et surtout le rôle de l'exigence. C'est surtout l'exigence qui nous fait défaut maintenant. A force de vouloir être... gentils, et surtout aimés, nous ne savons pas combien l'exigence est une forme nécessaire d'amour, qui fait l'impasse sur le mépris.
    Si on n'est pas exigeant, on transforme l'enfant dans un gentil petit animal domestique...et on DOMINE les animaux domestiques, quoi qu'on dise.
    Fatal. Forcément fatal pour tout le monde.

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