mardi 31 mai 2022

Mémoires effondrées. Baya.

Les dessins poétiques effectués dans des techniques différentes composent un beau livre, variant les époques et les genres, souvent originaux, ils sont séduisants.
Par contre la tendance à se complaire dans un pessimisme noir rend  parfois les textes lourds, passant de réflexions très banales :  
« C'est con mais... Je ne sauverai pas le monde. Finalement la seule chose que je puisse faire, c'est nuire le moins possible à autrui... »   
à des raccourcis pertinents : 
« On parvient sans arrêt à rallonger notre temps de vie... mais à quoi bon si l’on raccourcit le temps de vie de notre planète ? »
La planète est en danger, et le climat se réchauffe. Oui. Les constats sont plus probants que les prophéties, les observations concernant la nature humaine plus fines que des anticipations improbables, les tentatives de vulgarisation plus limpides que de puérils sermons.
Tout ça pour conclure comme Candide en 1759 sans avoir besoin de se projeter en 2044 :
« Il faut cultiver notre jardin ».

1 commentaire:

  1. Quand on songe que ma mère et les siens ont survécu pendant la Grande Dépression en '29 grâce à tant de jardins potagers dont les récoltes étaient partagées pour faire vivre les uns et les autres, c'est une bonne idée de se mettre à cultiver son jardin. En plus, ça mobilise notre chair agonisante qui n'en peut plus de rester sur une chaise devant un écran...
    Pour les logiques.. d'exclusion, style "pour que la planète vive, il faut que je raccourcisse ma vie", bon. Mais si on songe actuellement que ce qu'on nous propose pour nous rallonger nos vies, nous augmenter, ne marchera pas forcément, ça peut faire réfléchir et agir, (ou... non agir, selon les cas).
    Salutaire, peut-être ?
    Et puis... je me méfie du concept de "la terre", maintenant. Ce concept devient prétexte à une nouvelle religiosité dont je ne veux pas, comme j'ai beaucoup dit ici. Si seulement le concept de "terre" ne venait pas déloger le concept de "pays" ("land"), je pourrais être plus patiente, mais non. Je ne veux plus de projet... universel pour l'Occident maintenant. A une certaine place, on peut substituer le mot "totalitaire" ou, du moins "totalisant" pour universel, et je n'en veux pas. Je préfère... cultiver mon jardin, tout en reconnaissant que de jeunes hommes sont faits ? pour être ambitieux pour autre chose que de cultiver leurs jardins. Insoluble, hein ? De quoi être pessimiste, je trouve.

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