Le combat de l’idéalisme et du réalisme peut occuper toute
une vie.
De surcroit l’annonce « D’après Balzac »
réalise un retour digest vers un phare de la littérature française laissé de
côté depuis « Le colonel Chabert » dont j’avais préféré d’ailleurs
le film de1994 qui en était tiré.
Mais après avoir lu
un avis de Télérama, je craignais une mise au goût du jour conventionnelle:
« forte de
l’effronterie de la jeunesse qui envoie au tapis, décors, costumes, orthodoxie
de la représentation, bref tout ce qui assoupit le théâtre ».
Eh bien pas du tout ! C’est du théâtre dans toute sa
pureté, avec une mise en scène élémentaire efficace et novatrice qui n’a pas
besoin de faire appel à des dispositifs tape-à-l’œil, des acteurs jouant
plusieurs rôles avec virtuosité et conviction.
L’adaptation de textes littéraires est périlleuse qui
accentue souvent une tendance à la déclamation présente trop souvent à mon goût
sur les plateaux : ici les dialogues sont vifs, le théâtre dans le théâtre
pas surligné, pourtant l’histoire se situe en milieu journalistique dans le
domaine culturel.
Les conformismes, les jeux de pouvoir, les compromissions,
l’hypocrisie, les ambitions, le goût pour l’argent et la gloire, du début du
XIX° valent toujours au XXI° siècle.
« … pour faire
fortune en littérature, blessez tout le monde surtout vos amis.
Visez les
amours-propres, attaquez les, mordez-les et le monde vous caressera »
La metteuse en scène par ailleurs excellente comédienne
réussit à faire partager sa façon de voir : « Dans le roman, il y a la tentation de
la jouissance qui contredit l’exigence de créer une œuvre qui soit plus grande
que soi. »
Ce beau travail personnel élague dans le roman de 700 pages
avec 70 personnages, tout en montrant des individus et pas des idées
désincarnées qui n’accèderaient pas à la contradiction.
La distanciation
ne nous fait jamais oublier que nous sommes au théâtre et nous offre de beaux
moments quand les protagonistes scandent une danse secouant la poussière du
plateau ou lorsque le jeune Lucien de Rubempré né Chardon joué par une fille séduisante et charismatique, passe d’Angoulême à Paris.
Si je peux comprendre pourquoi tu pourrais trouver le jeune premier (?) joué par une belle jeune femme séduisante, j'espère que tu peux comprendre pourquoi moi, je n'aimerais pas...
RépondreSupprimerAlors que les débats sur le genre me semblent souvent tourner vers l'excès et que j'aurai pu prendre cette proposition pour un épate bourgeois éventé, j'ai trouvé ce choix naturel, voire ajoutant une riche dimension nouvelle.
RépondreSupprimerJe vais t'accorder que je n'y étais pas pour apprécier le contexte, n'est-ce pas ?
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