lundi 27 septembre 2021

Drive my car. Ryusuke Hamaguchi.

Un metteur en scène de théâtre en déplacement à  Hiroshima consent à être conduit par une jeune femme de ses lieux de répétition à sa résidence.
Ce film inspiré par une œuvre d’Haruki Murakami est tellement riche que les trois heures de projection passent comme dans un rêve, comme la vie, que cette révision de Tcheckov enrichit avec une interprétation en langue des signes (coréen) époustouflante. 
Le tempo lent mais jamais lassant permet d’aborder le thème du deuil, de la sincérité, de la force des récits, de  la reconstruction, de la construction de soi, et par la grâce d’un scénario limpide récompensé au festival de Cannes, ménageant des silences, nous sommes surpris à tout moment par les personnages.
Une pointe de fantasque vient pimenter un récit qui nous donne un aperçu de la profondeur, de la complexité universelle de l’âme humaine, sans que soient amenuisés les singularités culturelles rendues avec finesse par un réalisateur précieux. 
Il éloigne la peur des grands mots et s’attache à explorer sans forcer l’amour et la vérité.
On sort en se disant « voilà un beau film » sans que jamais il n'ait pris la pose, bien que lors de conclusions multiples, une séquence près d’une sublime maison écroulée soit trop explicative à mon goût.

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