Un anniversaire à chiffres ronds m’a valu ce beau cadeau de 1506
pages pesant ses six kilos en deux volumes.
«Donc, ce livre parle de
tout : de sexe, d’histoire, de conscience et de chats.»
Les milliers de dessins extraits du magazine qui avait mis
Sempé à plusieurs reprises en une ne pouvaient être qu’excellents, même si le
plaisir d’une nouvelle surprise se partage avec la nécessité de ne pas tout
avaler d’un coup.
Les commentaires ponctuant les dessins sont à la hauteur et
le traducteur Jean Louis Chifflet nous facilite bien la tache.
L’ordre alphabétique fantaisiste ne sera pas forcément d’un
grand recours puisque nous commençons avec « A la maternité » jusqu’à
« Ivrognerie » pour le premier volume et de « Jalousie » à
« Zorro », endormi qui laisse échapper un « Z »
caractéristique du sommeil en BD.
Tant de douce ironie en dose massive nous rachète des
caisses de niaiseries ou de grossièretés devenues tellement habituelles sur les réseaux qu’on les prendrait pour « traits uniques » si possibles
gribouillés, comme on dirait « pensée unique »… encore que le terme pensée paraitrait exagéré dans certains cas.
Si je n’ai pas compris deux dessins, je n’ai cessé de me
régaler de tous les autres, au goût parfois un peu rétro, qui ont l’élégance de
ne pas paraître démodés, toujours fins, inattendus, exprimant le meilleur d’une
contrée assombrie par l’ombre de Trump.
Les dessins consacrés au mari de Mélania
ne comptent d'ailleurs pas parmi les meilleurs,
alors que rien qu’à la lettre T figuraient « Téléphones portables »,
« Tennis », « Thanksgiving », « Tortues »,
« Travaux en cours », « Tricot » et « Tunnel de
l’amour »…
En voilà un bel objet transitionnel-- de nostalgie. J'approuve. Ça doit être un plaisir de tourner les pages.
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