dimanche 5 septembre 2021

Fils de… Jacques Brel.

En attendant que les spectacles vivants reviennent dans les salles, j’entame une série de digressions à propos de quelques chansons.
Je me rattrape de mes négligences envers Jacques Brel ces dernières années alors que je le trouvais tellement puissant à l’âge des enthousiasmes.
Ce texte me semble plus que jamais d’actualité au moment de la rentrée des classes https://blog-de-guy.blogspot.com/2018/09/rentree.html
Il vient pourtant de cette époque où un voisin pouvait intervenir auprès d’un enfant sans se faire renvoyer à ses affaires. 
« Fils de bourgeois ou fils d'apôtres
Tous les enfants sont comme les vôtres
Fils de César ou fils de rien
Tous les enfants sont comme le tien »
 
Les mômes d’alors n’étaient pas forcément les rois, mais aimés sans qu’il soit nécessaire de l’afficher à tout moment, ils n’étaient pas pris comme maintenant dans une exclusivité familiale se rachetant de ses abandons devant les écrans. Le « tout pour ma gueule » se contentant d’un cercle rabougri par les confinements et les solitudes mono parentales.
Les passions enfantines restent mystérieuses, elles  gardent une part de cette liberté tellement galvaudée chaque samedi, ce précieux trésor échappant aux pilleurs d’inconscients. 
« Le même sourire
Les mêmes larmes
Les mêmes alarmes
Les mêmes soupirs
Fils de César ou fils de rien
Tous les enfants sont comme le tien »
Je ressors ces mots prononcés d’une façon quelque peu grandiloquente pour argumenter en faveur de la transmission, telle que Comte Sponville l’énonce  
« un humaniste est celui dont le fils est humaniste » 
reprenant une formule de la tradition juive où l’identité vient certes de la mère mais se gagne dans l’éducation. 
Je persiste par ailleurs à faire confiance en l’intelligence des gamins comme à leur imagination.
« Ce n'est qu'après
Longtemps après
Fils de sultan, fils de fakir
Tous les enfants ont un empire
Sous voûte d'or, sous toit de chaume
Tous les enfants ont un royaume
Un coin de vague
Une fleur qui tremble
Un oiseau mort
Qui leur ressemble
Fils de sultan, fils de fakir
Tous les enfants ont un empire
Ce n'est qu'après
Longtemps après
Mais fils de ton fils, fils d'étranger
Tous les enfants sont des sorciers
Fils de l'amour, fils d'amourettes
Tous les enfants sont des poètes
Ils sont bergers
Ils sont rois mages
Ils ont des nuages
Pour mieux voler
Fils de ton fils, fils d'étranger
Tous les enfants sont des sorciers
Ce n'est qu'après
Longtemps après
Mais fils de bourgeois ou fils d'apôtres
Tous les enfants sont comme les vôtres
Fils de César ou fils de rien
Tous les enfants sont comme le tien
Le même sourire
Les mêmes larmes
Les mêmes alarmes
Les mêmes soupirs
Fils de César ou fils de rien
Tous les enfants sont comme le tien »

1 commentaire:

  1. J'adore cette chanson. Tu m'as donné envie de la réécouter.
    Brel était un passionné. C'est BON la passion ! Dans certaines choses. Si "on" m'a transmis dans le cours de ma vie, c'était parce que les intéressés étaient passionnés, y compris mon propre père.
    Pour intervenir auprès des enfants, je ne me suis jamais privée, et je ne m'en prive pas maintenant.
    Certes, il devient nécessaire de faire preuve d'un degré incroyable de diplomatie, mais on peut continuer à intervenir, en tant même que tiers dans l'espace publique.
    Un des grands drames est qu'un enfant doit être ? élevé. Mais afin de sentir qu'il intègre un corps social AVEC UN BIEN COMMUN PARTAGE, cette tache éducative ne doit pas revenir à seuls les enseignants, ou seuls les parents.
    Encore une fois, nous nous sommes fait piéger par les compartiments, et l'idée qu'ils étaient étanches, et ne communiquaient pas entre eux.
    La destruction de l'espace publique comme BIEN COMMUN renvoie les citoyens à un pays constitué d'une juxtaposition d'espaces n'ayant pas de lien entre elles.
    Et les enfants deviennent... de la propriété "privée" ?
    "Privé"/"public" sont des mots très puissants. Ils s'illustrent dans notre quotidien, et dans les différents contextes où on les emploie, et les entend.
    Je vais réécouter la chanson de Brel.
    En passant, Jésus prêchait pour que l'Homme garde vivant en lui une âme d'enfant à tout âge.
    Cela me semble une bonne idée. A 65 ans passés, je continue à ramasser des objets pendant mes promenades. Nous arrivons à la saison où on pourra sortir des marrons de leur bogue. Il y a peu de joies aussi sublimes que l'expérience de trouver une bogue fermée et en extraire le marron TOUT NOUVEAU TOUT BEAU.
    Une joie qui ne coûte pas de l'argent, d'ailleurs, encore qu'il faut avoir des marronniers dans le coin. Nous en avons...

    RépondreSupprimer