Depuis un moment je n’avais pas chroniqué la revue des Vieux
de 27 à 87 ans, mais la brochure ne vieillit pas
Le grand dossier de 90 pages consacré à « Canal + » m’a incité à remettre 15,5 € dans le
bastringue.
On disait tout simplement « Canal » dans les
années 80, le + comptant une barre en moins que le 4 qui devait initialement
qualifier la chaîne, lieu éminent de la modernité, et appelé donc à vieillir et à alimenter la boite à nostalgie.
Comme disait De Greff à Farrugia à la sortie d’un enterrement :
« Tu
vois, ça va être ça maintenant les fêtes Canal »
Articles de Lescure et de Chalumeau, interview de Caroline
De Greff et de Benoit Delépine, de Michel Thoulouse, « le troisième
homme », top 10 des meilleurs moments où Jacquie Berroyer croise De Caunes
mais aussi le Flop 10 avec en tête le Top 50 confirmant avec cet avis un
certain mépris du populaire que je percevais aussi chez Les Deschiens. Les
coulisses d’une opérette de Choron révèlent les audaces d’une époque, et un
dico de A à X aborde le contexte
politique d’alors, le foot et le cinéma, la musique ou comment gérer Coluche, à
la recherche d’un « esprit Canal » évanoui. Les Guignols qu’on
ne voulait jamais manquer s’en sont allés dans l’indifférence.
Annie Girardot,
« la femelle mec », entre dans la galerie des légendes avec
revalorisation de « Elle boit pas, elle fume pas, elle drague pas, mais…
elle cause » alors que « Rocco et ses frères » ou « Mourir
d’aimer » ce n’était pas rien non plus.
Il est bon de se souvenir de Max Meynier, l’animateur radio de l’émission « Les routiers sont
sympas»
L’évocation du studio du château d’Hérouville où
séjournèrent Elton John, Higelin, Bowie est aussi intéressante.
Les rubriques habituelles permettent aux rédacteurs de faire
valoir leur style ainsi :
«Top 15 des chats schnocks», ode à ces ministres des intérieurs, parfois matous
de gouttière, parfois princes des sofas, du Chat botté (1697) à Groucha (1983)
en passant par Grosminet (1945).
Nous pouvons goûter les piques des célébrités entre elles où
Kofi Yamgmane vis-à-vis d’Omar Sy est moins attendu que Guy Bedos vis-à-vis
d’Enrico Macias et de tant d’autres.
Il est de bonne hygiène d’apprendre :
- comment les « Maos
spontex » avaient
perturbé un concert des Stones,
- de redécouvrir un
disque d’Yves Duteil qui comportait
« La tarentelle » « Prendre un enfant par la main » et
« Le petit pont de bois » dans la même livraison,
- de découvrir Francis
de Miomandre dont le livre « Ecrit sur l’eau » lui avait valu le
Goncourt en 1908 face à Henri Barbusse qui attendra 1916.
Une citation du film « La
tête du client » de Jacques Poitrenaud mérite la postérité:
« La prison, il y a
tellement de monde maintenant…et puis, on y rencontre tous les gens qu’on
connaît, alors ma famille et moi, on va plutôt en Bretagne, voyez-vous. »
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