je n’ai pas perçu que sa voix avait vieilli, et avec ses
paroles sur des musiques d’Etienne Daho et de Jean Louis Piérot, je pensais
revenir en terrain connu parmi les rayonnages qui rétrécissent de la chanson
française.
Les jeux sur la pudeur ou l’impudeur sont à la base de la
poésie, et peuvent s’illustrer par exemple dans
un duo intitulé « F.r.u.i.t. » ou l’anglaise ne veut pas dire
« sexe », alors que le compagnon auquel elle lia son
destin, fit sa notoriété entre autres avec quelque Mickey maousse,
« gourdin dans sa housse ».
L’ambigüité sur la force des mots court tout au long de
l’album.
On entend « t’as
fini de m’emmerder » en cours de conversation,
« Oh pardon tu dormais… », fin pathétique d’un amour,
mais encore « Promis
je t’emmerderai plus »,
en conclusion de « Ta
sentinelle »
et « Dors !
Tu m’emmerdes ! » dans « Je
voulais une telle perfection pour toi »
alors que contraste « l’herbe
avait cette odeur de pipi »
dans Paris qui « s’ouvrait
comme un coffre à bijoux ».
Il peut bien y avoir « l’institut médico-légal »
pour rimer avec « vide sidéral »
dans la remarquable et déchirante
chanson « Cigarettes »
puisqu’il est question de la mort de sa fille :
« Ma fille s’est
foutue en l’air, et par terre on l’a retrouvée ».
Et encore dans « Ces murs épais »:
« Comme je les
hais ces murs épais ».
Le sort des amours penche vers des thèmes à peine moins
noirs :
« Max »,
quitté, appelle la sincérité et de belles images :
« Mon ombre
atroce s’est décollée de moi et elle me fait peur »
« A marée
haute » connaît les basses eaux :
« Si tu ne
m’aimes plus, je n’m’aime plus non plus ».
« Pas d’accord » :
« Tu m’as touché
aux ailes je suis blessée ».
« Telle est ma
maladie envers toi » :
« Oui, comme
l’herbe, ma folle jalousie pousse »
Je croyais « Catch me if you can » plus
primesautier comme le titre le laissait entendre, mais :
« Will you
protect me
From the fear of
growing old?
Me protégeras-tu?
De la peur de
vieillir »
Pour qui les fantômes sont familiers « Ghosts » peut presque
rassurer avec
« Grandpa,
Grandma, Mother, Father, Daugter, Nephew, Cats, Husbands and Friends »
en ribambelles.
Pourtant même « Les
jeux interdits » se jouent au cimetière :
« Elles
enterraient tout
Porcelaines échangées,
mes assassines
Légères et
clandestines »,
ses autres filles.
Ça a l'air riche et bien par temps fruste.
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