Quelle jubilation de retrouver un San A de 1971 ! Dans
ces années là, le lycéen que je fus, après avoir préféré le natif de Saint Chef
(Dard Frédéric) à celui du chef lieu du département (Beyle Henri dit Stendhal), en avait pourtant déjà épuisé les charmes que Dubout ou Sam avaient mis en valeur dans leurs dessins.
Mais faire reluire les souvenirs embellit l’âge mur.
« Le temps m’est
venu d’avoir le temps. J’ai trop tellement fait la fine bouche avec lui !
Trop minaudé, trop… temporisé. Il m’intimidait, le monstre, me blasait. Par quel
bout l’attraper ? Comment faire couler la rampe sous la main sans se
brûler la paume ? »
L'intitulé est sans surprise, alors que l’auteur disparu en
2001 avait été créatif à ce titre : de « Remets ton slip, gondolier »
à « Bosphore et fais reluire » parmi 180 appellations contrôlées au Fleuve Noir.
L’invitation de la quatrième de couverture mêlant le gras et le grave était
appétissante :
« Et puisque
notre destin commun est de finir dans un trou, fasse le ciel qu’il ait du poil
autour ! »
Je croyais me dépayser, revenir à des années truculentes, alors
qu’il est question d’une épidémie … d’impuissance qui s’abat sur les puissants
de l’Europe : Mac Heuflask, Van
Danlesvoyl, Von Dârtischau ou le signor Qualebellacoda.
« Fiasco général
chez les glands de ce monde ! Sonnerie aux molles pour Popaul, Nestor et les
autres ! »
Le commissaire mandaté par le Z.O.B. (Zoological Operation
for Beatitude) va résoudre les problèmes
avec l’aide de Béru et de sa gravosse.
Si je regrette les excès du politiquement correct, les appréciations
concernant les homosexuels m’ont parues datées, mais on ne peut pas dire qu’il
fasse de la « grossophobie » pour tâter des critères de la police des
polices (de caractère).
Je me
suis un peu lassé avant d’arriver à la 345 ° page, ayant pourtant retrouvé sa
fluviatile plume, ses adresses originales au lecteur, voire comment se tirer de
situations très compromises. Si son
inventivité langagière atteint des sommets dans l’énumération des positions
amoureuses et bien que « L'lâche
censeur pourlèche à faux » date de « Béru
Béru », il y a ici de quoi renouveler le stock.
Bon, c'est très tentant tout ça.
RépondreSupprimerJe regrette que mon français ne soit pas à la hauteur de cette lecture, malheureusement, et je crains que les dictionnaires que je possède ne me fournissent pas les définitions que je serais obligée de chercher... très souvent, mettons.
Mais je regrette infiniment de ne pas posséder cette culture. C'est une lacune considérable.
Tout de même... peut-être que les personnes de mon sexe (et de ma condition ?) ne sont pas censées avoir les clefs de cette lecture ? On ne sait jamais.