Le film aux 24
millions d’entrées ne s’est aucunement déprécié au bout de 20 ans : le
charme est intact, les trouvailles toujours aussi délicieuses. Hors du temps.
Nous retrouvons un Montmartre
éternel, Paris colorisé, accordéon, bistrots et épicerie, foire du Trône,
pavillons de banlieue, nains de jardins, concierge, photomatons et collections
diverses, solitudes, petitesses et gentillesses, poésie, esprit d’enfance et
vision d’une humanité drôle et fantaisiste vivement croquée.
Un peintre passe son
temps à reproduire un Renoir et invite à profiter de la vie.
« La chance,
c’est comme le Tour de France : on l’attend longtemps et ça passe vite. »
On s’amuse derrière
un Dussolier en voix off à reconnaître les acteurs charmants qui révèlent la
magie depuis des situations qui ne restent pas longtemps banales : le
« fabuleux » du titre est parfaitement illustré.
Nous passons de
scènes cocasses à l’émotion et partageons intimement des petits plaisirs qui ne
sont pas toujours aussi avouables que celui de casser la croûte sucrée d’une
crème brulée, tout en prenant du recul autour des écrans en abyme.
Le parcours d’une
espiègle qui fait le bien autour d’elle réussit l’exploit de ne jamais être
mièvre et nous fait du bien à nous aussi.
Je vais le revoir prochainement. Et "The Sound of Music", que je refuse de traduire avec le titre puant et déloyal qui lui a été donné en version française. (Titre qui révèle magistralement l'énorme ambivalence que cultive la société française envers la culture de mon pays d'origine...) Il faudra savoir de quel film je parle. Point. Heureusement qu'on a les DVD, n'est-ce pas ?
RépondreSupprimerEt je vais m'offrir le luxe de regarder "Mary Poppins" un soir (délicieusement frais et poétique, à mille lieux du livre de Travers, avec une gouvernante vieille fille pisse vinaigre à qui il manque la douceur de Julie Andrews, même si la mystérieuse poésie est là), et plonger dans "L'ancien régime et la révolution" le suivant.
Vu hier soir. Nous avons bien ri ensemble, (mais oui, je ne ris pas dans "The Sound of Music", mais c'est bon aussi), et la poésie de ce film me coupe le souffle.
RépondreSupprimerJ'adore en particulier les scènes où Amélie, en vraie petite sadique, et pas complexée de l'être, débranche la télé du voisin lors du match de foot, et surtout, ses vengeances sophistiquées envers l'épicier du coin. Un coup de génie pour les pantoufles. Vraiment, un coup de génie.
Je trouve que la France a besoin d'une armée d'Amélie Poulain en ce moment...et pas de films sur Amélie Poulain. Je ne comprends toujours pas pourquoi tant de gens se contentent de voir faire les gens au cinéma ce qu'ils pourraient VIVRE dans leurs vies. En prenant des risques.
L'homme avec les os en verre est habillé en Vincent Van Gogh, j'ai vu...Cet acteur ne m'était pas inconnu, mais je n'arrive pas à le situer.
Un bémol pour faire le bien autour de soi: ça peut être extrêmement délicat, et comme les petites pierres d'Amélie, le ricochet ne peut pas être prévu à l'avance.