mercredi 26 mai 2021

Amiens # 3

Une fois seuls et dehors, nous ne résistons pas à la devanture des macarons de Jean  Trogneux (parents de Brigitte Macron).
La dégustation prometteuse nous incite à la dépense.
Nous passons rapidement à la maison
avant de gagner le quartier saint Leu où nous nous posons pour casse crouter dans une petite gargote maghrébine familiale. Sans perte de temps, il nous y est servi un menu reconstituant : sandwich libanais, frites et  bouteille de Vittel.
Nous nous dirigeons donc tranquillement de bonne heure vers les célèbres hortillonnages fermés au public le matin et accessible au public à partir de 13h30,
malheureusement sans réservation possible.
A l’heure d’ouverture, pour accéder au guichet, nous ne nous attendions pas à trouver une telle file d'attente sagement rangée sur le trottoir du  pont  qui surmonte le départ en bateau.
Car c’est la 1ère fois que nous voilà confrontés à la foule touristique depuis le début de notre voyage. 
Nous avons le temps de regarder le va et vient incessant des embarcations pleines de clients.
A 14h30, nous montons enfin dans une barque à moteur électrique d’une capacité de 12 plaisanciers appelés au micro.
Pris en main par un guide /conducteur, nous écopons d’un bavard très content de pouvoir servir ses blagues plutôt lourdes.
Mais il nous favorise en voyant l’appareil photo de Guy pendu à son cou, et il nous installe d’office à l’avant. 
Tout ce dédale de canaux est très ancien
et autrefois, ces hortillonnages appartenant aux  hortillons (maraîchers) et hortillonnes couraient jusqu’à la cathédrale. 
Le bateau glisse en douceur sur l’eau entre les berges consolidées par des madriers en acacia et des planches de chênes  indispensables pour contenir la terre des parcelles plus en hauteur. 
Cet écosystème convient  à une faune aquatique composée de poissons bien sûr, de grenouilles, de rats musqués friands de moustiques, de couleuvres, mais  les ragondins qui détruiraient  les bords ne sont pas les bienvenus. 
A notre grande déception, nous n’apercevons que peu de jardins maraichers, ils sont  remplacés par des cabanons  sans eau courante ni électricité entourés d’un jardin  servant de résidence secondaire aux citadins. 
L’association de protection des canaux est à l’initiative d’un concours des rives les mieux fleuries incitant les propriétaires à bien entretenir leur domaine. La promenade passe par des canaux  de profondeurs variables et  certains plus petits prennent le nom de fossés. Par endroits  ils s’élargissent en lacs miniatures, une vraie invitation à se baigner. Nous débarquons au bout de 45 minutes. 
Nous enchainons alors avec  le circuit de l’Office du tourisme à la découverte du quartier Saint Leu parfois surnommé la petite Venise du Nord.
Nous laissons le pont du Cange lieu de l’embarcadère pour longer le quai Belu, puis déviés vers la rue Dame Jeanne à cause d’une passerelle fermée pour dangerosité, nous apercevons un parc de détente avec jeux d’eau et aires de pique-nique.
Nous passons par la rue Queue de vaches car les animaux venaient s’y abreuver, par la rue Motte avec ses vieilles maisons basses colorées.
La statue de Lafleur, le guignol local caractérise la place Aristide Briand 
  tout comme les maisons recouvertes de clins de bois peints au rez-de-chaussée
Plus loin,  les moulins  « passe avant passe arrière » bénéficient d’une restauration partielle. Mais l’ancienne vinaigrerie et deux grandes roues placées de chaque côté du canal menacent ruine.
Le quartier ne s’endort pas dans son passé comme en témoigne l’Université  Jules Verne qui contraste avec son architecture contemporaine
Puis nous arrivons devant le théâtre de marionnettes et bien qu’il n’y ait pas de représentation à cette heure, 
la personne à l’intérieur nous autorise à jeter un œil sur les Lafleur garde-champêtres et autres poupées croquignolesques exposées.
La boucle est bouclée, 
nos pas nous ramènent à la place du Don, bondée de monde aux terrasses des bars.
Nous empruntons l’escalier qui conduit au parc de l’évêché, à la cathédrale, et au troquet d’hier où nous consommons les mêmes boissons.
Avant de rentrer nous flânons dans le quartier commerçant près de l’hôtel de ville et de la poste.
Nous  traversons  la place Marie-sans-chemise et son horloge/statue Dewailly.
Et nous renonçons à nous rapprocher de la Tour Perret  que nous voyons bien de notre logement au 7ème puisque de toutes façons elle ne se visite pas, occupée par des habitations privées et des bureaux.
Nous ressortons à la nuit tombée pour assister à  Chroma, le spectacle de projection sur la cathédrale. 
Il évoque tout d’abord le bleu unique d’Amiens, rappelle les drapiers à travers de lourdes étoffes de lumière glissant sur la cathédrale, souligne les figures géométriques et les lignes directrices de la construction.
Le plus intéressant à mon goût, reste la coloration des statues, les ornements, l’architecture,  tel que cela devait exister à l’origine, et je ne peux m’empêcher de faire un parallèle avec les délirants temples hindous.
Le cri des mouettes dans le ciel de la ville omniprésent  a momentanément disparu sous la puissance de la bande son.

1 commentaire:

  1. Très très belle visite. Ça fait envie. Je note.
    Les canaux ressemblent pas mal à ce que nous commençons à connaître autour de Niort, et le Marais Poitevin.
    Mention spéciale pour l'horloge. Elle est très belle, ainsi que les illuminations de la cathédrale.

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