se nuance d’une pointe de déception avec des réticences à
l'exprimer tant j’apprécie la finesse et l’univers de douceur de cet écrivain.
J’ai préféré lorsqu’il décrit l’ambigüité du pouce levé à
l’égard d’un coéquipier, au football, venant d’adresser une passe trop longue, plutôt que le retour du flipper ou celui de la montre à gousset.
Finalement, un brin de tension rend la lecture moins
émolliente, quand un spectateur se retrouve seul à se lever pour applaudir à la
fin d’un spectacle et que son voisin se lève aussi… pour mettre son manteau.
Les nouveaux gestes de vapotage ou la mémoire portée
au bout des doigts sur les écrans sont délicieux à partager alors que d’autres
restent énigmatiques tel « le porte-clés lanceur de crêpes ».
Parfois la phrase de conclusion réhabilite un exposé laborieux à force de
précision. Le chapitre concernant « L’extase du selfie » précède
celui décrivant le moment après l’amour :
« Est-ce qu’on
s’invente un peu à s’éloigner de soi, à étendre son bras ? »
Découpés en chapitres très courts, les moments d’expériences partagées prennent du
relief, tel souffler dans l’air froid ou laver ses carreaux, remonter ses
manches, alors qu’« elle se regarde l’écouter », « le
prurit de l’autosatisfaction » ou lorsqu’elle se joue « un opéra pour
pas grand-chose » ne m’ont pas dit grand-chose, pas plus que « ferrer
un poisson ».
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