dimanche 5 janvier 2020

Linda vista. Letts. Pitoiset.

Linda vista est un quartier de San Diégo où un quinqua vient de divorcer. Des amis essayent de l’aider. Une spécialiste en développement personnel arrivera-t-elle à l’aider à passer cette étape?
Dialogues mordants, acteurs excellents, sujet éternel, objet intéressant à discuter entre ceux qui voient à travers ces portraits une dénonciation de l’Amérique de Trump et Weinstein et ceux qui méprisent les affres d’hétéros blancs.
Le président et le producteur reflets de la brutalité du temps sont des cibles tellement faciles qu’elles n’ont pas besoin d’être explicitement nommées. La barbarie que nous redoutions, comme le réchauffement climatique sont dans nos murs. Sous l’omniprésence du mot bienveillance, la férocité se déploie, impitoyable.
J’ai apprécié ce vaudeville cruel sobrement mis en scène. En abordant septante ans, je me sens pourtant concerné par les décalages avec leur temps de jeunes quinquagénaires.
Des critiques interdiraient volontiers de tels sujets pour ne voir présenter que les transes d’anciens colonisés, ne concédant à ma communauté que la seule relecture du vieil homme et l’amer, rejetant toute pièce qui pourrait se dérouler au XIX° en Russie ou à Vérone entre jouvenceaux.
Enraciner une pièce dans un milieu et une époque vivement décrite rend les enjeux crédibles : la lucidité fait de bonnes répliques mais conduit à la solitude. L’urbanité, la politesse certes émollientes, ne sont-elles devenues que des constructions chimériques dépassées ?
Pitoiset, une bonne adresse :   
http://blog-de-guy.blogspot.com/2013/04/cyrano-de-bergerac-edmond-rostand.html

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