mercredi 1 janvier 2020

L’almanach dauphinois. 2020.

Comme dans toute bonne série les nouveautés s’inscrivent parmi des rendez-vous familiers.
Fafois est toujours aussi espiègle :
« - Tu as écrit tous les jours à ta fiancée pendant deux ans et tu ne l’as pas épousée s’étonne Fafois auprès de son copain de régiment.
- Non, elle s’est mariée avec le facteur. »
Et le conte inédit aux tournures désuètes à la morale assurée est toujours aussi plaisant.
Une couturière recueille un contrebandier à Modane.
« Mais elle s’émeut de la franchise de cet homme capable de lui confesser qu’il a lâchement opté pour cette activité clandestine, faute de trouver un travail lucratif en Italie. »
C’est un almanach :
- avec des conseils pour les travaux du mois au jardin, au rucher, à la cave :
«  Mars est le meilleur mois pour la mise en bouteille ; choisir pour cette opération un moment où le vin se présente clair et brillant, attendre un temps calme et beau, avec un vent du nord. »  
- de l’espace pour noter quand les forsythias vont fleurir,
- avant de revenir sur le bilan météo de l’année écoulée : le mois de juin a été le plus chaud jamais enregistré dans le monde.
- Et se remémorer les nouvelles du département entre les 83 % de réussite au bac général en 2018 et l’orage du 15 juin 2019 qui a mis à terre 25 000 arbres entre Saint Marcelin et Moirans.
- Déguster quelques proverbes : « On passe la première moitié de sa vie à désirer la seconde et la seconde à regretter la première. »
- Profiter des conseils de mémé Alice pour faire passer le hoquet ou utiliser l’eau de cuisson des œufs durs. Se dire qu’il faudra essayer cette recette de tête de veau : « laisser cuire à feu doux 2h ½ ».
- 10 pages sont consacrées à une des plus vastes communes du département : Saint Pierre de Chartreuse où l’entreprise Raid Light qui équipe les traileurs emploie 40 salariés, alors que « La Fabrique de skis » artisanale va devoir se déplacer à Villard-de-Lans. Les pères chartreux sont au nombre de 26. En fondant en 1804 la Grande Chartreuse, saint Bruno « donnait une résonance universelle au massif dont il a emprunté le nom ». Bien sûr les inscriptions sur les vieilles pierres sont relevées : «  Ecuries, remises et garages pour automobiles des hôtels du désert et du Grand Som. » Les activités du tourisme d’été sont devenues plus importantes que celles de l’hiver.
- Les expressions locales ont des connotations poétiques ainsi « boucher le jour » : faire de l’ombre ou « cuit » : ton col de chemise est cuit.
- Les nuances du patois sont marquées entre «  môde ! » dans les Terres Froides et « pôrs ! » à Arvieux pour dire « pars ! ».
La traduction n’est pas superflue dans
«  Quand de reveno d’ina fière
E qué commince a fare nué,
Mon vieux « Bijou » sin far’d’manière
Triin’la carriol’ ! Vo compreniez,
Mie, de n’y vivésio pas bien tia »
« Quand je reviens d’une foire
Et qu’il commence à faire nuit
Mon vieux « Bijou », sans faire de manières,
Tire le char ! Vous comprenez,
Moi je n’y vois pas bien ». Le cheval connaît la route qui va du bistrot à la maison.
Quelques portraits d’animaux familiers tel le héron ou de plantes : le cynorrhodon, celui des majorettes telles les Libellules ou les Lucioles à Valence ou les Nymphes à Beaurepaire. Mais les pensées écrites par un menuisier au dos du plancher posé dans un château et découvertes récemment sont précieuses  comme est exceptionnel le destin du poilu le plus décoré de la Première guerre. Si le rappel de la traite à la main n’éveillera pas de regret du temps passé, l’évocation de l’usage de la bicyclette jadis avec les cycles Libéria rejoint les engouements présents. Parmi ces 136 pages une chanson:
« L’oiselet a quitté sa branche
Et voltige par le monde
L’oiselet a quitté sa branche
Et regrette son nid désert
Il pleure, il pleure,
La belle Alpe blanche
Et le sapin vert
Il pleure, il pleure,
La belle Alpe blanche
Et le sapin vert »

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