samedi 12 octobre 2019

Réussir sa vie. Yves Cusset.

Si je n’avais pas été appâté par un rédacteur d’un journal vespéral, je ne serais pas allé chercher ce livre qui s’attaque aux gourous rebaptisés coachs et autres marchands de pensée positive.
Sous sa couverture lisse aux angles arrondis avec la silhouette d’un Milon de Crotone montrant ses muscles au dessus d’un sticker doré : « the ultimate guide », ces 240 pages, dont deux pour écrire ses propres notes « inspirées et inspirantes », auraient pu figurer parmi ces ouvrages de développement personnel qui attirent en masse des lecteurs qui s’obstinent encore à fréquenter les librairies.
La quatrième de couverture met la puce à l’oreille:
« … écraser votre voisin en pleine conscience, être résilient sans souffrir, trouver en vous la volonté de vouloir, méditer, inspirer et, surtout expirer. »
L’auteur agrégé de philosophie s’est mis au stand-up mais ne se contente pas de démonter les mots à la mode, il fait la preuve que le meilleur des remèdes au mal de vivre est l’humour.
Il peut se permettre des jeux de mots calamiteux tels que «  Valenciennes ne vaudra jamais Sienne » pour aérer un texte ou chaque phrase pourrait se poser en vérité absolue sur le même ton que les apôtres du développement personnel dont il se moque avec finesse.
«  Tout s’est bien passé, j’ai bien trépassé ». Bref la mort ne se vit pas… »
Les fausses citations abondent et la mauvaise foi ne manque pas.
Aristote est sollicité comme Ronald mcDonald, le Mahatma Marishnaki Haranesh Vahitmati Jivan Babaji, dit Baba ou Caton le vieux :
«  Il faut devenir vieux de bonne heure pour rester vieux longtemps ».

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