mardi 15 octobre 2019

Paroles d’honneur. Leila Slimani. Laeticia Coryn.

On peut souhaiter que cette centaine de pages dessinées après la parution du livre « Dans le jardin de l’ogre » de la lauréate du Goncourt 2016 avec « Une chanson douce » puissent faire avancer la cause. Mais la libération des femmes au Maroc en particulier n’est pas pour aujourd’hui.
Le constat d’une situation inhumaine est accablant, toute une société complice trouve dans les préceptes religieux de quoi  en opprimer la moitié et faire perdurer pour les mâles une situation également malsaine pour eux.
Ceux-ci veulent des femmes vierges et courent après d’autres femmes avec qui coucher avant et après le mariage. Certaines en sont à souhaiter la polygamie pour n’avoir pas à accomplir le devoir conjugal.
Les témoignages nombreux prennent l’allure d’un exposé décourageant ; l’aliénation qui s’y déploie rend accessoires les remarques esthétiques. Les couleurs ont beau être douces, la réalité est désespérante tant les mentalités qu’on aurait tendance à qualifier de moyenâgeuses - c’est pire nous sommes en 2019 - marquent les comportements. Les calendriers ne sont décidément pas accordés. Les débats sur l’écriture inclusive et autres billevesées paraissent encore plus dérisoires, le combat féministe est encore nécessaire dans le monde.
La « hchouma » (la honte) est le maître mot là bas, il appelle la peur, l’écrasement, l’hypocrisie, la mort sociale, la mort. Et le Maroc n’est pas le pire pays dit-on !

1 commentaire:

  1. C'est drôle de te lire sur ce sujet quand les amis "libérés"de mon âge que je fréquente ne m'ont jamais paru aussi.. pudibonds, Guy.
    Malsainement pudibonds, d'ailleurs. Avec une espèce d'omerta qui pèse sur tout ce qui touche le corps. Avec une frilosité extrême, et une peur de toucher autrui, quel que soit son sexe, que je vis comme une très grande... aliénation.
    Et ces mêmes personnes tiennent le discours qui sort de ta plume plus haut !!
    Il pèse sur l'Occident, et je ne parle pas de manière abstraite, car je le constate dans mon quotidien, une haine du corps, sexué ou pas qui n'a aucune leçon à donner au Moyen Orient.
    Hier soir je parlais avec quelqu'un de ce qu'était la vie d'une geisha dans une grande maison au Japon au début du 20ème siècle, l'art de la dame de compagnie qui était entretenue, mais en tant qu'artiste, et n'était pas aux yeux de sa société... une pute.
    L'Occident, en "libérant" la femme a fait des putes (en puissance...) de toutes, et a fait de l'acte d'amour un... produit, comme l'Occident fait de... tout... en ce moment. C'est désespérant, et voir que l'Occident veut donner des leçons ailleurs, et imposer son modèle, ça m'irrite considérablement.
    Et.. être une femme libre, dans les têtes, et pour les deux sexes, c'est pouvoir s'offrir TOUS les partenaires qu'on veut, quand on veut, sans la moindre conséquence, d'ailleurs. Voilà ce qu'il FAUT faire, pour être libre.
    Je te laisse apprécier la contradiction...

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