dimanche 13 octobre 2019

Dom Juan. Molière. Malis.

« Toutes……………. les belles…………….. ont………. droitdenouscharmeret l’avantage d’être rencontrée………………………. la première, nedoitpoint…………………………………………….. dérober………. aux autres lesjustes prétenTions qu’elles ont TOUTES sur nos cœurs. »
Des amis m’avaient averti, ils n’avaient tenu qu’une demi-heure. J’ai résisté 3 h et demie sur les quatre heures 45 promises, m’appliquant à peser les mots criés ou avalés avec une lenteur tellement excessive que le sens, au lieu d’être exhausté, se perd souvent.
La démonteuse en scène (inoccupée) arrive à dépeupler aussi la salle : ceux qui partent dérangeant ceux qui se sont endormis.
Dom Juan tape de temps en temps du pied, impuissant. Sganarelle soupire.
Les insertions de multiples «  voilà » ou d’adresses au public dignes d’un stand up n’arrivent pas à nous dérider. « Grenoble » est cité(e) et le valet a dégoté un rouleau de PQ pour signifier la farce, mais ajoute de la lourdeur à la longueur en nous l’expliquant comme il enfilera des banalités concernant l’art figuratif face à la statue du commandeur.
Il y avait de quoi faire avec cette pièce, à l’heure de #Me too, et pas seulement, l’affrontement de l’homme et du ciel étant plus que jamais d’actualité.
Molière n’en parait que plus grand, après cette trissotine purge, les trucs plaqués pour plaire aux Inrocks vieilliront plus vite que le texte de 1665 dont je n’avais pas perçu auparavant la distance de classe qui séparait le courtisan des paysans et paysannes.
Les pantomimes du serviteur du XXI° siècle ont effacé l’audace du XVII°.
J’aurai dû me relire, même si j’avais été moins sévère avec Marie-José Malis http://blog-de-guy.blogspot.com/2016/11/la-volupte-de-lhonneur-luigi-pirandello.html et passer cette fois mon samedi soir devant la télé jusqu’à point d’heure.

1 commentaire:

  1. Là,on passe par une période où il est chic et choc de défigurer les classiques, car les classiques ont le tort impardonnable d'être.. classique.
    Mais par ci et par là, il y a un metteur en scène qui ose avoir quelque chose à dire, et ose vouloir donner la parole à.. Molière, et aux auteurs classiques, au lieu de se gargariser de faire mode.
    Mais il faut faire très attention où on met les pieds maintenant, et n'avoir pas peur de sortir ces vieux DVD pour... encore et toujours se consoler.
    Dixit une vieille qui est vieille depuis longtemps maintenant.

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