« N'ayant plus
sur la lèvre un seul mot que merci
Je dirai malgré tout que cette vie fut belle »
Je dirai malgré tout que cette vie fut belle »
Pourtant j’ai encore dans l’oreille la colère de Ferrat qui
avait popularisé le poète communiste lorsque Saïgon avait été rebaptisée Ho-Chi-Minh ville. « Ah Monsieur
d’Ormesson ! » L’« Air de liberté », titre de la chanson qui écorchait le noble, soufflait alors. Il a depuis a
perdu ses évidences.
Ce roman autobiographique paru en 2016 est un hymne à la
vie:
« C'est une chose
étrange à la fin que le monde
Un jour je m'en irai sans en avoir tout dit
Ces moments de bonheur ces midi d'incendie
La nuit immense et noire aux déchirures blondes. » Aragon
Un jour je m'en irai sans en avoir tout dit
Ces moments de bonheur ces midi d'incendie
La nuit immense et noire aux déchirures blondes. » Aragon
L’académicien suivant son père diplomate a connu avant
guerre la Bavière, la Roumanie, et le Brésil atteint en transatlantique et tant
de grands personnages quand il a eu des responsabilités à l’UNESCO, à la tête
du Figaro ou à l’Académie.
Ses étonnements, ses admirations sont précieux en nos années
essentiellement dénigrantes.
Il cite Jeanne Hersch par exemple :
« N’importe quel
tyran est capable de faire chanter à ses esclaves des hymnes à la
liberté. »
Le procédé qui fait dialoguer son « moi » et son
« sur-moi » est amusant un moment, puis lassant, avant que l’on
s’habitue tout en regrettant quelques complaisances ;
« Moi :
Parce qu’il vous arrive d’avoir du chagrin, perpétuel bilboquet ?
Moi : Je ne fais
rien d’autre, maître des larmes et du rire. »
J’ai préfère ses anecdotes légères à foison que ses
considérations sur le temps, la mort, bien que l’entrecroisement de la légèreté
et de la gravité ait ses charmes :
« Nous sommes
déchirés entre notre petitesse et notre grandeur, entre notre misère et notre
puissance. Il n’est rien d’impossible au pouvoir d’un esprit enfermé dans un
corps destiné à pourrir et qui n’apparaît que pour se hâter de disparaître.
Chacun d’entre nous est un roi très puissant, enchaîné, glorieux, misérable,
voué à la poussière et dévoré d’espérance. »
Près de 500 pages avec suffisamment de substance pour goûter
le passé sans s’y enfermer, et regarder le présent sans s’y aveugler.
Merci, Guy. Je vais trouve le poème d'Aragon pour le lire.
RépondreSupprimer