mardi 29 octobre 2019

La revue dessinée. N°25. Automne 2019.

L’art de faire du léger avec du grave, de l’intelligible avec de l’obscur, moyennant des styles de dessins différents :
- clinique pour décrire le nouveau palais de justice de Paris et le bureau du procureur,
- coloré et foutraque pour se rappeler le film de Brian De Palma : « Phantom of the paradise ».
Le titre « Quartiers shit » est bien vu pour évoquer les trafics de drogue dans les quartiers nord de Marseille
alors que « Charité mal ordonnée » pour un reportage à charge dans les communautés d’Emaüs est plus contestable. Les règles de la communauté se heurtent à des nouveaux comportements plus formalistes. Nostalgique des temps où la conscience professionnelle, la confiance, l’engagement, n’étaient pas rares, je comprends plutôt le désarroi de responsables qui se heurtent à l’ingratitude, au juridisme.
Il en est d’une autre gravité quand à l’intérieur d’institution comme l’église catholique, le silence domine face aux révélations d’actes de pédocriminalité. 
L’histoire des matières plastiques permet de mieux appréhender le problème majeur de leurs déchets,
et le retour sur le scandale Cambridge Analytica est utile pour nous rappeler la puissance de Facebook et consort et leur mépris des lois. 
Parmi les sujets brûlants celui des migrants qui voient les frontières de l’Europe s’avancer dès le Niger, avec des aides destinées à un maintien sur place qui servent souvent à financer un voyage dont l’urgence est irrépressible.
Quelle surprise dans ces pages militantes plus proches de Médiapart que de Valeurs actuelles d’apprendre que Christine Lagarde malgré quelques maladresses a réussi à faire évoluer le FMI !
Mais le naturel revient au galop dans une histoire de la liberté de la presse drolatique cependant introduite par un fait d’actualité marginal - me semble-t-il.
La rubrique « la sémantique c’est élastique » est toujours bienvenue : cette fois les néologismes.
Les temps ont changé quand on en est à se demander si le e-sport est un sport,
ou lorsque la photo d’un GI en noir embrassant fougueusement une infirmière en blanc à Times square a perdu de son romantisme pour apparaître comme une agression sexuelle.

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