lundi 21 octobre 2019

Joker. Todd Phillips.

Dès le début, j’ai été happé par l’esthétique et j’ai adhéré à la fable se déroulant dans une époque incertaine, revenant cependant avec efficacité sur des traits saillants de notre époque crépusculaire.
Pas besoin de connaître son Batman sur le bout des ongles, le personnage principal est suffisamment troublant pour nous interpeler. Gotham, la ville du super héros ressemble furieusement à New York, elle est en train de colapser.
Joaquin Phoenix est épatant, mais tout le monde l’a dit sauf « Le Masque et la plume » qui se plait en ce moment à apporter la contradiction à l’unanimité critique. Ce n’est pas moi qui les en blâmerais.
Film violent. Mais comme avec les gilets jaunes, on peut regretter la casse, tout en reconnaissant que c’est ainsi qu’ils ont obtenu des sous. Sur le plan de la narration, l’efficacité passe par du sang sur les murs pour nous éloigner de nos coutumières tisanes.
Les sujets abordés reviennent sur des thèmes marquants de notre siècle. Si la bêtise des foules, leur folie, ne datent pas d’aujourd’hui, l’emprise du rire, de la blague et de la dérision, devient obsédante et les masques envahissants. Les passages à l’acte, la perte de tout sens moral abondent.
Les polémiques entourant la sortie du film, les interrogations sur sa dangerosité accentuent notre saisissement face à la frilosité de la période, nos fragilités.
Mais quand on voit à la tête du pays le plus puissant de la planète, un clown, on préfèrerait que ce soit une fiction et que l’on se chamaille s’il mériterait un Oscar; un Nobel quand même pour celui qui prononcera un impeachment. 

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