C’est coloré, bien fichu, d’un humour noir roboratif, mais
je ne peux m’empêcher de revenir à un thème aujourd’hui dépassé par la
réalité : tant de rigolarde complaisance dans la violence ne produit-elle
pas de l’indifférence, de la déshumanisation? Quand se font dessouder tant de
personnages avec tant d’allégresse, que pourra-t-on dire des jeux
ultra-violents et de passages à l’acte quand la mort fait rire?
Nous sommes dans un huis-clôt : à chaque passage de la
porte il faut la reclouer.
Si le politiquement correct m’irrite souvent, je ne
comprends pas que nos prêcheurs en général plus véloces ne se soient guère
exprimés à l’égard du cinéaste qui me séduisit pourtant jadis. Les ligues de vertu féministes n’ont
pas été gênées par les rires qui éclatent dans la salle à chaque fois que la
seule salope du film s’en prend plein la gueule, il est vrai qu’avec son cocard
de comédie, on ne va pas la plaindre quand elle dégouline de ketchup ou autre
hémoglobine factice.
La bande de lancement était attirante mais aurait presque
suffi, car 2h 48mn plus tard, cette
« tarantinade » mot venu d’ailleurs que je partage volontiers est
bien longue, la lettre de Lincoln ridicule, les
références à Agatha Christie plutôt en faveur de la vieille anglaise
coincée que du pétaradant résident de la côte Ouest.
Bof. Que veux-tu ?
RépondreSupprimerQuand est-ce que la culture américaine va moins séduire la française ?
C'est une question que je me pose. Je vois bien les raisons de cette séduction, mais... trop c'est trop.
Le taux de crime violent à Albuquerque a explosé depuis que j'ai quitté la ville.
Fut un temps on disait que la civilisation consistait à déléguer son droit à la violence personnelle à l'Etat, qui devenait seul légitime pour l'exercer.
A la vitesse où va le monde, on se demande quand ce pacte va céder la prochaine fois..