Pas besoin de se référer à l’antique Ulysse pour souligner l’universalité
du propos qui va bien au-delà de rêves perdus du côté du Malecón
à La Havane. Il
est d’ailleurs davantage question d’une époque plutôt que d’un lieu.
Oui, film de génération, où s’écluse du whisky entre amis qui
ressassent leurs illusions perdues.
Qui n’a pas refait le monde jusqu’à point d’heure ? Ici
comme à Cuba, mais nous, nous n'avions pas la peur.
Désormais, la question du départ du pays s’avance, même pour
quelques uns de nos enfants, comme elle se pose dans les Caraïbes et dans
tellement de pays, à quelques barcasses près.
Dans le cadre très circonscrit d’une terrasse, donnant certes
sur la mer, se formule entre autres le problème des difficultés de la création
hors de son sol, mais dans un contexte moins léger et mélancolique que
« Nous nous sommes tant aimés » (1974) de Scola souvent cité.
Ecrivain, peintre, médecin, ingénieur qui cherchaient la
vérité, qui croyaient à un monde meilleur, qui croyaient en eux, ont menti, se
sont tus. Ils mettent du temps à accoucher de quelques vérités amères constituant
la trame de ce film, proche du théâtre. On peut penser à Tchekhov, qui n’était
pas un membre du politburo. Les comédiens sont excellents et si la conclusion peut
paraître artificielle, cette révision
lors d’une chaude nuit d’été peut réchauffer nos petits cœurs meurtris
qui se font mal aux froideurs présentes.
Que sommes nous devenus?
Je verrai le film avec plaisir.
RépondreSupprimerDans le fond, c'est assez simple, Guy.
Nous avons vieilli. C'est tout.
Ce n'est pas la fin du monde...
Comme d'autres avant nous, nous avons fait monter la mayonnaise, et nous nous sommes aperçus de l'effort colossale qu'il fallait pour qu'elle reste... en haut, et même, qu'avec tous nos efforts il n'y avait rien à faire pour qu'elle reste en haut 24h/24...
Le monde est plein de nos désillusions en ce moment, je trouve.
Mais c'est le moment de chercher à en rire un petit peu, tu ne trouves pas ?
Peut-être que notre salut passe par là ?