Nous avons presque tous entendu le muezzin à 5h ce matin.
Le perroquet en verve fait étalage de son vocabulaire :
"good
morning, Salam alekoum, c’est l’amour,
gouda, bonjour" en plusieurs langues, en variant le ton et les
hauteurs. Il se laisse gratter la tête avec un plaisir évident.
Nous repassons par la route d’hier qui nous ramène en
altitude après un petit détour pour photographier la gare des « chemins de
fer Djibouto éthiopiens ».
La route vers Addis est tranquille. Il n’y a pas de marché
et peu de camions: c’est la fête de l’Aïd, la fin du ramadan. Nous croisons
des processions avec d’un côté une rangée d’hommes, et de l’autre une rangée de femmes. Dans les
oueds asséchés sont installés pareillement une ligne de femmes et une autre
d’hommes. Tous les gens portent des vêtements neufs et colorés, tellement neufs
que les tissus des longins des hommes originaires d’Indonésie portent encore
leurs grandes étiquettes dorées.
Arrivés au croisement de la route pour Djibouti, cette fois
ci nous passons vite fait la douane et nous ne sommes pas bloqués au milieu des
camions à cause des travaux où nous attendent toujours quelques singes. Nous
déjeunons au Genet hôtel en compagnie des mouches comme à Diré Dawa. Pour
couper le trajet, nous nous arrêtons à Nazareth ou Adama (la terre en Oromo) à
l’hôtel Maya qui nous montre une face plus riche de la société
éthiopienne : les tables sont disposées sous un vénérable flamboyant au
bord d’une piscine dans laquelle barbotent quelques enfants de « bonnes
familles ». Les sanitaires aux larges carrelages ont des aspects modernes quoique
miroirs et tablettes penchent et les portes ne ferment pas.
Il nous reste encore une centaine de Km sur le goudron mais
les nids de poule ou les ruptures secouent bien assez les sièges au fond du
mini bus.
Nous arrivons vers 19h, de grandes flaques d’eau laissent imaginer
le temps d’aujourd’hui et les nuages ne sont pas bien loin. Le Blue Bird Hôtel
que nous avions connus le premier jour nous apparait plus luxueux et
confortable qu’à l’aller.
Nous sortons dîner dans un restau prisé des habitants
d’Addis, dans un quartier où nous distinguons de belles maisons, et aussi
quelques prostituées dans la nuit. Le « Dodi » s’inspire du style Mac
Do. Nous passons commande et nous attendons, attendons jusqu’à être transis de
froid avec de la buée qui sort de nos
bouches, nous nous installons à l’intérieur mais attendons encore soupe et
pizza. En plus il n’y a pas de
bière : le patron soudanais étant
musulman. Nous sommes contents de nous glisser sous la couette douillette et
chaude.
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