Avant des « Chroniques birmanes » remarquables où le dessinateur canadien suivait sa femme travaillant dans une ONG, il avait connu la Corée du Nord où il supervisait des dessinateurs de films d’animation.
D’une dictature l’autre, avec pour celle-ci vue en 2003, les années qui n’ont pas adouci cette terrible tyrannie, les conditions infernales s’aggravent.
Libération rapportait récemment que 200 000 personnes seraient emprisonnées dans un « goulag caché » :
« Les détenus assistent aux exécutions de leurs compagnons, survivent en mangeant des rats, des graines retrouvées dans les excréments d’animaux ou encore des vers de terre ».
Le mérite de cette BD de 150 pages éditée par l’Association est de nous informer sur la banalité de l'oppression, l’ordinaire sinistre de la vie d’un occidental encadré par des guides omniprésents.
Son humour léger nous fait croire encore à la capacité de certains d’être libres dans un tombeau.
Le talent du conteur est de nous rendre intéressante une vie d’ennui, de solitude.
Malgré un encadrement extrême, il sait nous révéler toute l’absurdité du régime.
On a beau savoir l’omniprésence du grand Leader, je n’imaginais pas à quel point le système a broyé les coréens avec une propagande s’insinuant dans le moindre interstice de la vie quotidienne.
L’auteur avait emmené « 1984 »d’Orwell, ce livre majeur ne peut être lu comme de la science fiction.
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