Ce soir là à la MC2, j’avais l’humeur de Droopy l’indestructible. Après avoir reçu sur la tête l’enclume « je suis venu te dire » et le bloc de rocher « fuir le bonheur », je ne fus pas anéanti et j’ai pu apprécier les allitérations en «ze » d’une chanson anodine et redécouvrir « les petits papiers » qui réconfortent les jours de froid. Quand les mots doivent brûler, s’ils sont dits avec élégance, nous pouvons mieux regarder le temps qui a passé.
Son engagement indéfectible auprès de Aung San Suu Kyi est manifeste pendant le concert, bien qu’il ne soit pas asséné. La tonalité de son dernier album « les enfants d’hiver »est plus grave avec « les fous rires qui finissent en larmes ». Mais comme souvent c’est surtout en reconnaissant des morceaux que je me suis régalé et j’applaudirai encore longtemps « ex fan des sixties » même si c’est au pied d’un monument aux morts que nous revient la rengaine.
«… Et comme si de rien n'était
On joue à l'émotion
Entre un automne et un été
Mensonge par omission
Amours des feintes
Des faux-semblants
Infante défunte
Se pavanant »
Du beau travail de pro, avec ce qu’il faut de naïveté, de sincérité pour jouer :
« Si j'hésite si souvent entre le moi et le je
Si je balance entre l'émoi et le jeu
C'est que mon propre équilibre mental en est l'enjeu
J'ignore tout des règles de je »
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