hubris : arrogance, excès de confiance en soi.
Dans le hors série du Nouvel Obs concernant le siècle de Périclès, retour du mot « hubris » que Jospin avait ressorti opportunément, pour une fois, ces derniers temps, à propos de Sarkozy.
« Hérodote met en scène trois conjurés perses :
Le pouvoir d’un seul (monarchie) implique l'hubris, la démesure, dit le premier des conjurés ; il conduit donc à la tyrannie et au désastre ; il faut confier le pouvoir au peuple (démocratie).
Mais la foule aussi cède à l’hubris, rétorque le deuxième, et, pis, une hubris ignorante et sans frein ; il est plus sage de s'en remettre aux meilleurs (aristocratie).
A quoi le troisième objecte : le pouvoir de quelques-uns entraîne la guerre entre factions, qui ne s’achèvera qu'avec la victoire d'un seul ; retour à la monarchie. Autrement dit, la question du meilleur régime est indécidable…
Une disputation de sophistes, typique du siècle de Périclès. Mais qui nous ramène tout droit aux débats contemporains sur la démocratie participative, la confiscation des pouvoirs par la caste politico technocratique, ou l’avènement d’une hyper présidence aux allures de « monarchie élective »
Il serait bien ridicule de barbouiller de grands préceptes nos petits accrocs à la base, d’exhiber de trop grands principes pour nos passions locales, mais les politiques à chaque niveau ne pourront regagner de la crédibilité que lorsque les actes colleront aux paroles, tout le temps. A gauche, si nous prônons une meilleure gouvernance, c’est en faisant vivre des débats sincères, loin des calculs de congrès. Il ne faut jamais prendre nos concurrents pour des benêts! Le mépris a toujours traîné derrière les dominants. Les petits savent si on les respecte, et l’honnêteté se reconnaît de loin. Le beau mot de collectif retrouvera sa légitimité si ceux qui l’appellent, l’appliquent dans leur fonctionnement.
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