Titouan est le principal pourvoyeur de cette série:
- Quand je serai grand je serai un papa"
- Combien auras-tu d'enfants?
- Quatre.
- Comment les appelleras-tu?
- Venez, c'est l'heure de manger!
Un jour Titouan joue avec de l'herbe.
- Je veux faire du lait.
- Avec de l'herbe?
- Ben oui, la vache elle mange de l'herbe pour faire son lait.
A zoorama de Chizé, il a vu des espèces européennes dont la fouine.
- Elle couinait
- Qu'est-ce qu'elle disait?
- J'ai pas compris, c'était de l'anglais.
Titouan buvait du pétillant sans alcool.
- Qu'est-ce qu'on arrose?
- Nos ventres.
Explication pour son premier feu d’artifice :
- Les fusées montent et quand elles touchent le ciel, elles explosent.
Lilou, sa petite sœur à 2 ans arrose son petit carré dans le jardin, et dit:
- Regarde, i poussent bien cailloux!
Une autre fois :
- Maman, va tomber la lune en volant!
mardi 31 août 2010
samedi 21 août 2010
Jean Yves Roguet
L’église de Le Pin était trop petite pour accueillir ceux qui sont venus à l’enterrement de Jean Yves, nommé encore par ceux qui lui ont rendu hommage, avec son surnom des jours de soleil de sa jeunesse. Son courage, celui de sa compagne ont été dits, comme les doutes qui assaillent les croyants lorsque la souffrance et l’injustice les mettent sempiternellement à l’épreuve. J’étais à ce rendez-vous après en avoir manqué bien d’autres depuis nos enthousiasmes adolescents. J’ai retrouvé des désormais lyonnais, aperçu des écoliers d’alors et des gardiens de buts grands-pères.
Jean Yves était resté au village et il était allé courir aux quatre coins du monde : des 100 km à Rio, la « diagonale des fous » à La Réunion et des 42,195 km à New York, Berlin… Nous avons appris. Il n’était pourtant jamais loin de cette cour de la laiterie que ses cousines ont évoquée où se jouaient des musiques et des élans de vie qui se cherchaient. J’ai revu Ritou qui m’a raconté comment le père Oscar Roguet était devenu président du foot, pour que ceux qui allaient à la messe et ceux qui n’y allaient pas, jouent ensemble. Nous avons participé à cette histoire et nous étions ce vendredi d'été dans l’église, il n’y avait pas de prêtre. « Le grand » était conseiller municipal, Jean Paul le maire, venu aussi de cette génération « maison pour tous », l’a bien raconté. L’élastique du temps nous a fait bavarder, et nos photos se peuplent de disparus.
Jean Yves était resté au village et il était allé courir aux quatre coins du monde : des 100 km à Rio, la « diagonale des fous » à La Réunion et des 42,195 km à New York, Berlin… Nous avons appris. Il n’était pourtant jamais loin de cette cour de la laiterie que ses cousines ont évoquée où se jouaient des musiques et des élans de vie qui se cherchaient. J’ai revu Ritou qui m’a raconté comment le père Oscar Roguet était devenu président du foot, pour que ceux qui allaient à la messe et ceux qui n’y allaient pas, jouent ensemble. Nous avons participé à cette histoire et nous étions ce vendredi d'été dans l’église, il n’y avait pas de prêtre. « Le grand » était conseiller municipal, Jean Paul le maire, venu aussi de cette génération « maison pour tous », l’a bien raconté. L’élastique du temps nous a fait bavarder, et nos photos se peuplent de disparus.
jeudi 29 juillet 2010
Henri Renou Lyat
Henri est mort, il a résisté au cancer pendant des années.
En cette fin juillet à Bourg, nous étions nombreux à accompagner sa famille et ses amis.
Je suis fier de l’avoir connu autour des ronéos à la Bourse du Travail, derrière des piles d’enveloppes à adresser pour faire partager nos convictions. Le syndicalisme CFDT chez les enseignants ne se réduisait pas à la défense d’une corporation, mais se devait d’associer les parents au service des enfants. La vie ne se séparait pas de la classe, le laboratoire d’idées se nourrissait de réalisations concrètes.
Artisan en pédagogie ; à sa retraite, il a milité chez Artisans du Monde.
Avant les bonifications financières, il avait choisi de s’installer à l’école du Grand Chatelet à l’Abbaye, avec Suzanne son épouse, où il s’occupa en particulier des enfants gitans.
Plus tard il travailla dans les lieux d’accueil de nuit des habitants de la rue.
Producteur de BT (bibliothèque du travail); il y a peu, il reliait des livres.
« Cybèle, qui les aime, augmente ses verdures,
Fait couler le rocher et fleurir le désert
Devant ces voyageurs, pour lesquels est ouvert
L’empire familier des ténèbres futures. »
Baudelaire (Les bohémiens)
En cette fin juillet à Bourg, nous étions nombreux à accompagner sa famille et ses amis.
Je suis fier de l’avoir connu autour des ronéos à la Bourse du Travail, derrière des piles d’enveloppes à adresser pour faire partager nos convictions. Le syndicalisme CFDT chez les enseignants ne se réduisait pas à la défense d’une corporation, mais se devait d’associer les parents au service des enfants. La vie ne se séparait pas de la classe, le laboratoire d’idées se nourrissait de réalisations concrètes.
Artisan en pédagogie ; à sa retraite, il a milité chez Artisans du Monde.
Avant les bonifications financières, il avait choisi de s’installer à l’école du Grand Chatelet à l’Abbaye, avec Suzanne son épouse, où il s’occupa en particulier des enfants gitans.
Plus tard il travailla dans les lieux d’accueil de nuit des habitants de la rue.
Producteur de BT (bibliothèque du travail); il y a peu, il reliait des livres.
« Cybèle, qui les aime, augmente ses verdures,
Fait couler le rocher et fleurir le désert
Devant ces voyageurs, pour lesquels est ouvert
L’empire familier des ténèbres futures. »
Baudelaire (Les bohémiens)
mercredi 23 juin 2010
Bonnes vacances
Je suis arrivé au bout de notre journal de voyage au Viet Nam, mis en ligne chaque mercredi après des écrits concernant mes années d’école.
Le lundi, la matière vient à manquer, en cette saison, pour parler de cinéma.
Pour alimenter la rubrique BD du mardi et celle du vendredi sur les livres, il faut que je retrouve du temps pour lire et courir les expos pour le jeudi et les spectacles pour les dimanches blogger.
Alors je fais une pause, pourtant en ce qui concerne la politique du samedi, la matière est surabondante, parce que comme disait Nicolas :"Désormais quand il y a une grève en France on ne la remarque plus".
Je m’étais promis de ne pas ajouter mes bavardages sur lébleus, ou alors juste un petit mot pour retenir les paroles d’Emmanuel Petit le célèbre philosophe: « c’est la fin d’un héritage » qui vaut mieux que celles de Finki qui décidément quand il parle de foot se fourvoie.
Avant de suspendre la mise à jour de ce blog pendant deux mois, la trace d’une énigme, que je n’arrive pas à résoudre.
Aux débats du forum de Libération, j’ai croisé quelques camarades dans les couloirs d’Alpexpo entre deux ateliers sur la fraternité, la démocratie locale. Je persiste à être atterré par la distance des paroles aux actes : quand nous militants de la gauche dispersée, applaudissons à la nécessaire bienveillance alors que se ressassent près de chez nous les blessures du passé, nous remplissons des carnets avec des beaux mots de ces états généraux qui s’intitulaient du « renouveau » pour lesquels nous prenons bien mal notre part, ici et maintenant.
Les mots de Destot listant les atouts de la France : « démographie favorable, forte capacité individuelle d’innovation, attractivité des villes françaises… » ne diminuent pas mon pessimisme. Le maire de Grenoble a parlé aussi « du chômage, de la précarisation, de la mise en cause récurrente du système éducatif, du malaises de la jeunesse, de la ségrégation territoriale, de l’abstention grandissante… » de quoi nous élargir le regard... et alors ?
Le papier que Domenech a lu parlait de valeurs ! Le papier était froissé, l’humiliation va bien au-delà de Raymond. Quand même le temps de matchs qui auraient pu nous alléger, l’illusion de vivre ensemble se fracasse, il ne nous reste qu’à constater que nous appartenons à un pays qui ne s’aime plus.
Sans leader c’est la tyrannie du n’importe quoi, revenir aux fondamentaux de chez basique : « l’union fait la force ».
J’avais dit juste un mot.
Je reprends les publications sur ce blog en septembre
Le lundi, la matière vient à manquer, en cette saison, pour parler de cinéma.
Pour alimenter la rubrique BD du mardi et celle du vendredi sur les livres, il faut que je retrouve du temps pour lire et courir les expos pour le jeudi et les spectacles pour les dimanches blogger.
Alors je fais une pause, pourtant en ce qui concerne la politique du samedi, la matière est surabondante, parce que comme disait Nicolas :"Désormais quand il y a une grève en France on ne la remarque plus".
Je m’étais promis de ne pas ajouter mes bavardages sur lébleus, ou alors juste un petit mot pour retenir les paroles d’Emmanuel Petit le célèbre philosophe: « c’est la fin d’un héritage » qui vaut mieux que celles de Finki qui décidément quand il parle de foot se fourvoie.
Avant de suspendre la mise à jour de ce blog pendant deux mois, la trace d’une énigme, que je n’arrive pas à résoudre.
Aux débats du forum de Libération, j’ai croisé quelques camarades dans les couloirs d’Alpexpo entre deux ateliers sur la fraternité, la démocratie locale. Je persiste à être atterré par la distance des paroles aux actes : quand nous militants de la gauche dispersée, applaudissons à la nécessaire bienveillance alors que se ressassent près de chez nous les blessures du passé, nous remplissons des carnets avec des beaux mots de ces états généraux qui s’intitulaient du « renouveau » pour lesquels nous prenons bien mal notre part, ici et maintenant.
Les mots de Destot listant les atouts de la France : « démographie favorable, forte capacité individuelle d’innovation, attractivité des villes françaises… » ne diminuent pas mon pessimisme. Le maire de Grenoble a parlé aussi « du chômage, de la précarisation, de la mise en cause récurrente du système éducatif, du malaises de la jeunesse, de la ségrégation territoriale, de l’abstention grandissante… » de quoi nous élargir le regard... et alors ?
Le papier que Domenech a lu parlait de valeurs ! Le papier était froissé, l’humiliation va bien au-delà de Raymond. Quand même le temps de matchs qui auraient pu nous alléger, l’illusion de vivre ensemble se fracasse, il ne nous reste qu’à constater que nous appartenons à un pays qui ne s’aime plus.
Sans leader c’est la tyrannie du n’importe quoi, revenir aux fondamentaux de chez basique : « l’union fait la force ».
J’avais dit juste un mot.
Je reprends les publications sur ce blog en septembre
mardi 22 juin 2010
Mon bel amour.
Bel ouvrage de Frédéric Poincelet qui n’est pas vraiment un dessinateur à la ligne claire avec des personnages cernés d’un trait aux personnalités lisses et tranchées. Ses dessins à la plume saisissent plutôt les pilosités de ses protagonistes, sans les flatter, sans les caricaturer, sans les maquiller. Il rend les vibrations de la vie, l’entre deux des relations hommes/femmes, d’un bord de mer à un canapé, par portables interposés, silences prolongés, ou bavardages entre copines.
Un moment de tendresse quand une conversation arrive depuis l’étage du dessous par la fenêtre ouverte. L’écriture des dialogues minimalistes tracés d’une plume également légère s’inscrit dans des taches blanches sur fond beige. Chacune des seize scénettes est précédée d’une phrase de Gide : « Il entre dans toutes les actions humaines, plus de hasard que de décision. » « On sent si bien quand un objet se détache de vous, veut vous quitter comme un enfant qu’on ne tient plus en main, qui s’émancipe, Un instant d’inattention et le tour est joué. »
Ces tranches de vie se laissent entrevoir dans une forme originale où la bande dessinée apporte de la nouveauté au récit éternel des histoires d’amour et de solitude.
Un moment de tendresse quand une conversation arrive depuis l’étage du dessous par la fenêtre ouverte. L’écriture des dialogues minimalistes tracés d’une plume également légère s’inscrit dans des taches blanches sur fond beige. Chacune des seize scénettes est précédée d’une phrase de Gide : « Il entre dans toutes les actions humaines, plus de hasard que de décision. » « On sent si bien quand un objet se détache de vous, veut vous quitter comme un enfant qu’on ne tient plus en main, qui s’émancipe, Un instant d’inattention et le tour est joué. »
Ces tranches de vie se laissent entrevoir dans une forme originale où la bande dessinée apporte de la nouveauté au récit éternel des histoires d’amour et de solitude.
lundi 21 juin 2010
Année bissextile. Michael Rowe
La solitude d’une femme à Mexico, malgré les moyens de communication modernes qui deviendront les instruments de ses mensonge et de son enfermement dans la folie.
Parmi les hommes qui lui passent dessus, elle choisira celui qui sera l’instrument de son suicide.
Les scènes burlesques de coucherie tournent au malaise quand la violence s’aggrave jusqu’à la transgression ultime, à moins qu’une issue bienheureuse à l’américaine, qui nous insupporte d’habitude, vienne désamorcer une montée insoutenable de la tension.
Des scènes sado- maso insupportables. Quand la demande de quelques mots est aussi une demande de reconnaissance, des bribes de tendresse venant après les sévices ne peuvent qu’ouvrir les portes les plus mortifères.
Parmi les hommes qui lui passent dessus, elle choisira celui qui sera l’instrument de son suicide.
Les scènes burlesques de coucherie tournent au malaise quand la violence s’aggrave jusqu’à la transgression ultime, à moins qu’une issue bienheureuse à l’américaine, qui nous insupporte d’habitude, vienne désamorcer une montée insoutenable de la tension.
Des scènes sado- maso insupportables. Quand la demande de quelques mots est aussi une demande de reconnaissance, des bribes de tendresse venant après les sévices ne peuvent qu’ouvrir les portes les plus mortifères.
dimanche 20 juin 2010
Impressing the Czar
Il n’y a pas eu que le tzar à être impressionné par le premier tableau du ballet des Flandres reprenant une création de Forsythe datant de 1988 et qui a gardé sa force d’étonnement. Pour user fréquemment de l’ironie, voire en abuser, j’ai pourtant été désarçonné par la dérision en beaux costumes avec danseurs virtuoses. J’ai eu le même étonnement que lorsque je vois un tableau impressionniste dans son cadre empesé et daté, et pourtant il n’en parait que plus moderne. J’avais beau trouver salutaire que cette esthétique Figaro madame soit bousculée, et apprécier le rythme endiablé, les saynètes hachées, inachevées étaient trop hétéroclites : les nombreuses flèches rataient leur cible. Ce n’est qu’au deuxième tableau que je retrouvais mes marques avec une danse contemporaine, classique, magnifiquement exécutée. Un plaisir intense confirmé par un final époustouflant où l’humour à ce moment là me convenait mieux avec un dynamisme constant qui a emporté un public finalement conquis.
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