mercredi 21 juin 2023

Alentours de Guéret

Nous nous apprêtons maintenant  à suivre les recommandations de la bijoutière et pour cela partons en voiture vers le BOURG  d’HEM.
En chemin, des panneaux touristiques informatifs signalent le moindre spot, souvent pour décrire ce qui n’est plus mais qui fut. La petite route traverse la campagne et la forêt, dans des paysages peu peuplés.
Nous stoppons au bord de la Creuse près d’un pont, incités par la présence d’un parking au bord de l’eau sous les arbres et dans la verdure dans un décor tout à fait bucolique. Deux véhicules espacés profitent déjà de l’endroit. Malheureusement, l’eau sale, marronnasse n’engage pas à la baignade, d’ailleurs interdite ainsi que le canoë, mais rien ne s’oppose à la sieste au farniente voire à la pêche. Nous nous dégourdissons les jambes en longeant la Creuse en passant le pont jusqu’à un barrage installé dans le lit de la rivière et marquant la fin de la route.
C’est calme, les oiseaux chantent, nous rebroussons chemin nonchalamment pour remonter dans la voiture et partir vers LA CELLE DUNOISE sans tirer vers le bourg d’Hem, par erreur d’aiguillage. Le joli village un peu perché, recommandé lui aussi par la bijoutière bénéficie d’une arrivée qui lui assure une bonne mise en valeur.
La rue  principale déserte à cette heure méridienne descend vers un pont conduisant sur l’autre rive à l’Auberge des pécheurs étonnamment fréquentée. Cette agréable guinguette au bord de l’eau surprend par sa taille sa terrasse et son armada de serveurs diligents. Nous y trouvons place et savourons un pâté aux pommes de terre et une bière ambrée servie dans des verres en forme de sablier : le kwak. A se demander d’où sortent tous ces clients alors que nous ne croisons personne ni dans les villages ni sur les routes. Mais l’établissement semble être réputé, avec un public varié et mérite son succès.
En pleine digestion, nous passons le pont jusqu’à la rue principale et le centre du village, attirés à l’aller par la curieuse église du XII° XIII° consacrée à Saint Pierre Es Liens.
Elle est classée monument historique, a subi maints remaniements au cours des siècles, et supporte un clocher carré terminé par une flèche sombre. A l’intérieur, une imitation de Notre dame de Lourdes sur fond de grotte placée en hauteur  apporte une touche un peu  inattendue dans le mobilier habituel.
Nous ressortons à la recherche d’un autre édifice autrefois incontournable des villages,  encore en activité à la Celle, et après y avoir acheté des timbres et envoyé nos cartes, nous quittons le bourg pour nous rendre  à la TUILERIE de POULIGNY sur la commune de CHENIERS.
L’entreprise ne produit plus de tuiles de nos jours, elle a été transformée en lieu de stages de potiers mais aussi en écomusée dans le but de transmettre la mémoire des gens qui y vécurent, la mémoire de leurs conditions de vie et de leur travail de leurs outils et de leurs savoir-faire.
Lorsque nous débarquons, des organisateurs s’activent et préparent  la fête des vieux métiers prévue demain dimanche : ils relancent  sur des champs fauchés, des batteuses à vapeur et autres machines toussoteuses reléguées depuis des décennies aux oubliettes, exposent à même le sol des balances, du matériel agricole : chèvre, faux,  cardeuses, vannes d’irrigation… Un boulanger censé nourrir les visiteurs teste lui aussi son four à pain, en plein air. Mais ces préparatifs ne compromettent en rien notre visite.
L’employée qui nous accueille à l’entrée connait bien la tuilerie elle se montre intarissable et passionnée.  Elle nous fournit toutes les informations et répond à nos questions avant de nous lâcher à notre rythme dans l’ancienne fabrique,  avec 4 autres personnes vélo cyclistes de passage
- 1830 : le 1er tuilier à s’installer s’appelle Jean Monsieur, et rompt avec la tradition des tuiliers itinérants. Il se sédentarise vraiment en 1840 et embauchent des saisonniers
- L’argile l’eau et du bois en grande quantité (23 mètres cubes pour une cuisson), à proximité l’un de l’autre, constituent les trois éléments indispensables à l’implantation de ce type de fabrique.
Tout se fait sans l’aide de machine industrielle, de l’extraction de l’argile au nettoyage jusqu’au pétrissage avec les pieds et les jambes enduits de saindoux de novembre à mars. La phase de confection  à la main se déroule de mars à novembre. Le travail est dur, long répétitif, fatiguant jusqu’à obtenir les tuiles carrées, des briques, pleines, creuses…
- La tuilerie ressemble à un petit hameau plutôt qu’à une usine. Plusieurs bâtiments occupent  l’espace. Les  hangars  aux toits couvrants et bas, au centre, servaient au séchage et à entreposer le long four à bois. Il ne fallait pas moins de deux semaines pour remplir ce dernier, compter plusieurs jours pour la cuisson, et plusieurs jours pour le refroidissement. Beaucoup de métiers, tuiliers, briquetiers, potiers mais aussi forgerons charrons et charbonniers intervenaient dans les différentes étapes de fabrication.
La maison à 2 feux du tuilier de Jean Monsieur a remplacé la 1ère habitation des débuts trop petite et rustique. Elle manifeste un certain statut social et degré de richesse  en utilisant des briques certes mais liées à  la chaux. Les parents logeaient d’un côté, leur fils ainé et sa famille de l’autre (Les Trigoud). Un lavoir, un puits, des champs pour les bêtes et un potager aujourd’hui disparu permettaient une autosuffisance aux habitants vivant loin de tout.
- Aujourd’hui, la tuilerie accueille en résidence des potiers. Un hangar abrite des fours de type, différents, transformés réétudiés, par des artistes en recherche de cuissons et de résultats originaux. Ainsi le four du canadien, le four au raku du Coréen, d’autres fours romains ou plus simples se côtoient-ils  avec parfois un exemple d’œuvre obtenue à proximité.
- Dans une construction plus récente  où des potiers ont déposé des créations, un petit film nous convie à la remise en route récente du four et à la rénovation du site abandonné depuis 1962. Le dernier tuilier à y avoir travaillé a pu collaborer à cette rénovation, seul à encore posséder la mémoire des techniques anciennes et du fonctionnement du vieux four.
Sur le plan historique et parce que isolé dans la campagne, le site a proposé un abri idéal  pour les résistants et les  cache d’armes en 40-45. En 46 la main- d’œuvre a été assurée par  les prisonniers allemands.
Notre tour fini, nous apprécions les progrès d’installation et l’animation plus importante dans les préparatifs de demain, il règne comme une ambiance paysanne, une ambiance de  récolte en fin d’après-midi.
Nous rentrons en passant par un Leclerc choisir des plats tout prêts pour ce soir et un tire-bouchon décapsuleur destiné à équiper le airB&B. 
Nos vacances se terminent, demain nous revenons chez nous.

mardi 20 juin 2023

Je reviens vers vous. Olivier Tallec.

 
« Je reviens vers vous »: le plus vite possible car le seul inconvénient de recueil de dessins d’humour au goût de « revenez-y » c’est qu’il ne comporte que 56 pages et on serait même prêts à affronter d’autres expressions commerciales contemporaines : « je vous laisse passer en caisse » et même « je vous souhaite une belle journée » voire « y a pas de souci ». Quelques précisions indispensables donnent le ton : 
« Pour la fabrication de ce livre : 
- 120 hectares de forêt primaire ont été décimés. 
- 25 enfants de moins de dix ans ont réalisé la mise en couleur au Népal.
 - Une secrétaire de rédaction a été harcelée sexuellement par son N+1 pendant 18 mois.
 - Le bilan carbone a été estimé à 21500 kg de CO2.
 Par ailleurs les pages 12, 17 et 28 peuvent contenir des traces de fruits à coque, de maltodextrine et de glutamate. »
L’humour est noir, mais extra-terrestres, vikings, chaperon rouge, loup et poulet à la tête tranchée qui se demande où il a laissé ses lunettes, nous concernent directement : on les a déjà rencontrés. 
Un lapin tente d’arrêter un chien : 
« Posez-vous les vraies questions : de quoi ai-je besoin ? d'amour ? de stabilité ? d'engagement ? ou de ramener un inconnu mort à un maître esclavagiste ? » 
Il est question de réseaux sociaux, de scènes bibliques, d’une mouche collée sur un ruban tue-mouches lisant son horoscope ou d'un papa mexicain couvert de piquants comme son fils qu’il traine vers la maison : 
«  Papa en a marre des cabanes dans les arbres. Papa aimerait que tu regardes la télé comme tous les enfants normaux » 
La mort vient voir le père Noël :« C'est la petite Zoé de la rue Bonaparte à Neuilly-sur-Seine qui m'envoie. Ça fait trois Noël qu'elle demande une PS4, ça fait trois Noël qu'elle se retrouve avec des livres. »

lundi 19 juin 2023

In flames. Zarrar Kahn.

Un père de famille pakistanais vient de mourir. Son épouse, sa fille et son fils doivent se débrouiller- surtout elles. 
La chronique des jours et de la relation entre générations est paisible jusqu’à ce qu’une brique soit lancée contre le pare-brise de la voiture que la jeune fille conduit. 
La belle cependant commence une gentille romance avec un doux jeune homme, en discordance avec une société où les comportements et les lois étouffent la liberté dans des proportions inimaginables au XXI° siècle. 
Un drame survient qui fait naitre de nouveaux fantômes. 
Les non-dits génèrent la folie alors que la réalité de « briques et de brocs » est soumise aux malhonnêtes. 
Dans la narration, le genre fantastique convoqué pour supporter une existence d’oppression, brouille les connaissances que nous aurions pu acquérir sur un pays brutal, trois fois plus peuplé que la France.  

dimanche 18 juin 2023

La Mouette. Tchekhov. Teste.

Cette fois c’est « la » mouette et non « une mouette », plus universelle que slave, 
qui nous est proposée à la MC 2 : théâtre dans le théâtre, partir ou rester à la campagne, incomplétude de l’amour et destins inaccomplis. 
Les malentendus, les apparences, participent à cette comédie ainsi définie par l’auteur, où cependant on ne rit guère.
Les images alimentées par des vidéastes mettant en valeur les expressions des comédiennes composent un mur graphique attirant les regards mais éloignant du scénario qui finit cependant par s’éclaircir à la longue. Cette virtuosité autour des images me semblait comme issue d’un jeu découvert depuis peu au détriment de la profondeur du texte d’une actualité brulante : 
« Les hommes, les lions, les aigles et les perdrix, les cerfs à cornes, les oies, les araignées, les poissons silencieux, habitants des eaux, les étoiles de mer et celles qu’on ne peut voir à l’œil nu, bref, toutes les vies, toutes les vies, toutes les vies se sont éteintes, ayant accompli leur triste cycle... 
Depuis des milliers de siècles, la terre ne porte plus d’êtres vivants et cette pauvre lune allume en vain sa lanterne. Dans les prés, les cigognes ne se réveillent plus en poussant des cris, et l’on n’entend plus le bruit des hannetons dans les bosquets de tilleuls. Tout est froid... froid... froid... froid... Tout est désert... désert... désert... J’ai peur... peur... peur... » 
Lorsque je me relis, je vois que j’ai dépassé le moment où je m’émerveillai de la nouveauté des procédés. Je préfèrerais à présent des mises en scènes plus sobres allant chercher plus d’intériorité. 
Il y a des livres pour ça ; mais je n’aime pas trop lire le théâtre dont les émotions ne peuvent pas être  indexées sur la précision d’un zoom. 

samedi 17 juin 2023

Autour de ton cou. Chimamanda Ngozi Adichie.

Ce recueil de nouvelles permet de savourer la diversité des histoires à la mesure du pays le plus peuplé d’Afrique, le Nigéria, tout en décrivant de nombreuses situations d’émigrées aux Etats-Unis. 
Loin du lyrisme de beaucoup de ses compatriotes, l’écriture efficace de la quadragénaire rend ces 310 pages palpitantes. La violence éclate souvent dans un univers qui garde pourtant le souvenir de la douceur de vivre : 
« … elle sera frappée de constater qu’elle ne peut dire si cet homme en partie brûlé est ibo ou haoussa, chrétien ou musulman, en regardant cette chair calcinée. »
«  La tiède moiteur du jardin de Grandmama, un jardin aux arbres si nombreux que le câble du téléphone se prenait dans les feuilles, que les branches différentes se mêlaient et qu’on voyait parfois des mangues aux anacardiers et des goyaves aux manguiers. » 
Quelques formules imagées sont savoureuses, sans sacrifier au pittoresque : 
« … elle ne pouvait se plaindre de ne pas avoir de chaussures à quelqu’un qui n’a pas de jambes. » 
La vivacité du regard ne contredit pas une générosité certaine : 
« Les Américains avaient le temps d'avoir peur que leurs enfants aient une maladie rare sur laquelle ils venaient de lire un article, et ils pensaient qu'ils étaient en droit de protéger leurs enfants des déceptions, du besoin et de l'échec. Parce qu'ils avaient le ventre plein, les Américains pouvaient s'offrir le luxe de se féliciter d'être de bons parents, comme si s'occuper de son enfant était l'exception et non la règle. »
 Le rapprochement des civilisations, des genres et des races amène des réponses variées : 
« Tu voyais aux réactions des gens que vous formiez un couple anormal - les méchants qui étaient trop méchants et les gentils trop gentils. Les vieilles dames et vieux messieurs blancs qui le fusillaient du regard en marmonnant, les hommes noirs qui secouaient la tête, les femmes noires dont les yeux pleins de pitié déploraient ton manque d’amour-propre, ton mépris de soi. Les femmes noires qui te décochaient de rapides sourires de solidarité ; les hommes noirs qui se forçaient à te pardonner, qui lui lançaient un bonjour trop appuyé ; les Blancs, femmes et hommes, qui disaient « Quel beau couple » d’une voix trop forte et trop enthousiaste, comme pour se prouver leur propre ouverture d’esprit. » 
Le choix de quelques phrases pourrait laisser croire à de définitifs énoncés alors que les péripéties de la douzaine de tableaux souvent surprenantes, rendent la lecture aisée d’un univers où pourtant ne pénètrent ni l’amour ni quelque pittoresque rayon de soleil.

vendredi 16 juin 2023

Ginou.

Au moment où nous allons porter Geneviève Conte en terre ce n’est pas seulement la dureté des mots que nous affrontons mais la réalité de sa disparition.
Et Pierrette, sa maman, n’en saura rien.
Nous sommes éloignés des hautes voûtes des églises où les notions d’infini et d’éternité sont familières.
Les mystères de la foi se sont éventés et les merveilles de la vie s’anéantissent.
Mais l’amour n’a pas de maison et nos pensées fraternelles peuvent aller au-delà de nos familles.
Pour essayer de contourner la sidération de la disparition de la sœur jumelle de Michèle, ma femme, je ferai part de l’élégance de Ginou.
Je n’éviterai pas Victor Hugo qui a écrit que : 
« La forme c’est le fond qui remonte à la surface »  
 ni Coco Chanel : 
« L'élégance est quand l'intérieur est aussi beau que l'extérieur » 
Tu rêvais d’un terroir au bord de l’océan, où des cartes postales aux belles couleurs enjolivent les souvenirs.
Dans « la fosse commune du temps » comme dit Brassens, il arrive que vérité et mensonge se confondent.
Face à nos rides, face à la maladie, à notre finitude, des maquillages ont rendu nos regards plus indulgents et la discrétion respecte mieux les autres personnes que certains éclairages brutaux, le courage consiste alors à préserver des secrets.
A la date du 2 juin, il y avait dans mon livre, un poème qui peut convenir pour évoquer ton goût des rendez-vous en famille :
«  le Goûter » de Maurice Carême: 
« On a dressé la table ronde
Sous la fraîcheur du cerisier.
Le miel fait les tartines blondes,
Un peu de ciel pleut dans le thé
.…
Et le jour passe sous les saules,
Grave et lent comme une fermière
Qui porterait, sur son épaule,
Sa cruche pleine de lumière. » 

jeudi 15 juin 2023

L’art grec : un art à la mesure de l’Homme. Claire Grebille.

Nous devons à la civilisation grecque, mère de l'humanisme, la persistance de la représentation humaine jusqu’à l’époque de l’abstraction, nous rappelle la conférencière devant les amis du musée de Grenoble. Sur l’ « Amphore du Dipylon » dans une scène de prothesis (exposition du corps) les pleureuses se frappent la tête.
Et cela depuis la civilisation
mycénienne 2000 ans av JC, « Masque funéraire mycénien en feuille d'or », avant les «âges obscurs » d’un déclin largement inexpliqué, alors que les égyptiens subsistaient et que la culture grecque persistait dans des cités états jusqu’en Italie du Sud ou à Marseille.
Le plus souvent, la beauté idéalisée des hommes est mise en valeur, en hommage aux dieux.« Entraînement à la palestre », gymnase où la nudité était familière.
La gorgone, Méduse est présentée de face et les héros de profil dans ce « Olpé à figures noires »
Ces formes noires incisées venaient d’une deuxième cuisson des vases après celle qui donnait une couleur rouge.
« Ajax et Achille jouant aux dés »
au lieu de combattre 
renseigne sur la mythologie d’une façon pédagogique
comme la mise en scène de « la mort d’Ajax » qui se suicide sur son épée après un moment de folie où il a pris un troupeau de moutons pour ses ennemis.
Quand « Hypnos et Thanathos soulèvent Sarpédon » lors de la guerre de Troie, 
l’identité des personnages est précisée et le corps magnifié.
« Achille soigne Patrocle »
sur un kylix (coupe à boire)
bien que les soins soient plutôt l’affaire des femmes 
présentes dans le « Gynécée » où sont élevés les enfants (lébès nuptial).
Bien peu de peintures nous sont parvenues à l’exception de la fresque de la tombe de Vergina, 340 av. J.-C. où « Hadès enlève Perséphone »  avec vigueur.
Les influences égyptiennes sont présentes dans « Le kouros dédalique »,  
à la coiffure en trapèze, en rondes bosses,
annonçant les jumeaux « Cléobis et Biton » symbole de la pitié filiale. Ils avaient pris la place des bœufs qui devaient conduire leur mère à Delphes et étaient morts d’épuisement. Autrement dit : arrivée auprès d’Héra « la mère prie la déesse d’accorder à ses fils la plus grande faveur que puisse souhaiter un homme : ils s’endormirent dans le temple pour ne plus se réveiller. » 
Le bronze permet de décoller les bras du corps,
comme « L’aurige de Delphes » au sourire impassible et aux yeux de pâte de verre.
« Le Doryphore » (« Porte-lance ») de Polyclète dont l’original était en métal devint un modèle de proportions pour beaucoup d’élèves : 
compter  trois têtes dans le buste et trois entre le bassin et les pieds.
Un des guerriers ou « bronzes de Riace » adopte la souplesse du « contraposto » 
ou « chiasme » ou « hanchement ».
Le « Dieu du cap Artémision » est il Zeus ou Poséïdon, a-t-il tenu la foudre ou un trident ?
« L’Apoxyomène »
  du Vatican se racle la peau avec un strigile.
« Les caryatides »
au bord du baldaquin
s’intègrent à l’architecture de l'Érechthéion
le plus sacré des temples de l’Acropole, 
financé par le trésor ramené par Périclès, une fois les Perses vaincus.
Les femmes ne sont pas représentées nues, sauf Aphrodite, mais « La victoire de Samothrace » aux draperies plaquées par le vent de l’atterrissage aurait pu participer à un concours de T-shirts mouillés. 
En marbre blanc de Paros, c’est la déesse de la victoire (Nikè) 
dont on retrouve une aile sur les chaussures d’une célèbre marque à la virgule.
La sauvage « Ménade »  compagne de Dyonisos par Scopas est sensuelle.
L’ « Aphrodite de Cnide »  de Praxitèle a été l’objet de pèlerinages, 
dès son installation à Cnide, des hommes se sont laissé enfermer avec elle.
Les copies furent innombrables ainsi la Vénus de Médicis à la galerie des offices.
« La Vénus de Milo »
, du nom de l’île où elle a été découverte, dissimule un socle qui ne l’a pas empêchée de perdre ses deux bras, on dit qu’elle tiendrait la pomme du jugement de Pâris mais d’autres interprétations ont été avancées.
Par contre la « Vénus callipyge » soulevant  son péplos pour admirer ses fesses 
est sans ambigüité.
La « Vénus de Vienne »,  plutôt de Saint Romain en Gal, bien en chair, a beau être un copie romaine, elle a de belles formes qui contreviennent à l’idée habituelle de la beauté grecque, elle n’avait pas les seins bandés, ni des chaussures trop étroites des femmes à la mode. 
« Aucun spectacle de la nature, ni les flammes occidentales, ni la tempête dans les palmiers, ni la foudre, ni le mirage, ni les grands soulèvements des eaux ne semblent dignes d'étonnement à ceux qui ont vu dans leur bras la transfiguration de la femme. » Pierre Louÿs