nous disposons de plus de temps pour gagner
STRASBOURG, dans une
circulation qui se densifie à l’approche de l’agglomération.
Nous abordons la
ville par le Nord. Une fois rue de la
Courtine, nous hésitons à nous embringuer dans la rue pavée d’apparence
piétonne, par chance, une place vacante de parking nous tire d’embarras. Nous
finissons les 300 mètres
à pied parmi des vélos débouchant sans crier gare. Nous dénichons l’Office du
tourisme et glanons des prospectus sur les attraits de la
ville. L’employé nous informe de la gratuité
exceptionnelle des musées en juillet,
et nous donne les renseignements concernant le spectacle du son et lumière. Nous pouvons
maintenant flâner à notre gré pour une première imprégnation de la cité,
immanquablement nous tombons face
à la cathédrale dont la légende raconte que les coups du vent qui la cernent
seraient les manifestations du diable tentant de rentrer.
Nous poursuivons vers
le pont du corbeau. Nous observons les toitures des maisons
trouées de fenêtres sur plusieurs niveaux. Une petite brocante s’est installée
juste avant la rivière l’Ill.
Le Pont du
Corbeau doit son nom, non pas à l’oiseau ni au délateur mais à l’homme, le
Corb, chargé de récupérer les cadavres
au moyen âge :
« Il lui fallait
sortir, trainer, et tirer les cadavres le crochet lui permettait de ne pas les
approcher de trop près, il croche dans le mort avec son ‘croc’ d’où le surnom
de ‘corbeau’ »
« La première mention du pont du Corbeau apparaît en
1308 sous le nom de « Pont des Supplices ». Ce n’était alors qu’une passerelle en
bois où se déroulaient d’horribles tortures et condamnations à mort. Parricides, infanticides, voleurs ou
encore les femmes infidèles étaient jetés dans l’Ill… Une loi de 1411 oblige les condamnés à mort à être
jetés à l’eau depuis ce pont, empaquetés dans un sac en lin cousu. À partir de
1466, le pont est aussi un lieu d'humiliations où l'on châtie les
malfaiteurs : les voleurs et les pilleurs de jardins sont enfermés dans
une cage sise sur ce pont et exposés aux moqueries des passants avant d’être
jetés dans l’Ill d’où ils doivent regagner la rive à la nage.
Près
de ce lieu chargé d’histoires cruelles nous
nous attablons pour étancher notre soif.
Mais avant d’être servis nous
nous replions fissa fissa à l’intérieur pour échapper aux bourrasques et à la
pluie subitement débarquées.
Le temps de finir notre consommation, et la météo se calme ;
Nous nous
dirigeons vers le quartier de la rotonde au nord-ouest et
patientons avant notre rencontre avec notre logeur de Air B&B un sympathique
maghrébin, chauffeur de VTC actif, rigolo, bavard, enclin à la bonne
humeur.
Il nous raconte ses déboires avec les artisans chargés de construire sa maison, ses
activités diverses professionnelles. En
Strasbourgeois convaincu et chauvin, il dénigre les Mulhousiens : on
assiste une fois de plus à cette querelle fréquente entre les gens du Sud et
les gens du Nord, vérifiable en France comme en Italie, partout.
Nous apprécions la vue depuis la galerie au 6ème étage qui donne accès à notre studio.
Nous gitons
près du quartier Cronenbourg ; l’entreprise de bière a transformé le C en K dans l’intention de laisser croire
à une production germanique, et profiter de la réputation fameuse des allemands
dans ce domaine.