Nous prenons
notre petit déjeuner sur la petite table extérieure encore humide de la pluie de cette nuit. Loin de tous
commerces et bars, P. a tout prévu : infusion ou thé, madeleines, brownies
faits maison, jus de fruit, plus des petites attentions gourmandes, fraises
tagada, kinder et autres friandises que nous nous gardons comme munitions
possibles dans la journée. https://blog-de-guy.blogspot.com/2022/02/le-camp-du-struthof.html
Pour
aujourd’hui, nous avons réservé à l’avance via internet la visite du château du Haut-Koenigsbourg (précaution recommandée à cause
d’entrées limitées dues au Covid).
Nous devons
nous présenter à 9 h 45 mais comme j’ai confondu avec 8h 45, nous en profitons
pour boire un café acheté dans une boulangerie et bu dans la voiture en
l’absence de troquet ouvert, au centre d’un petit village au pied de la
Stophanberch. Le thermomètre atteint à peine 16°…
Sur la route
qui nous mène à destination, des panneaux dirigent vers deux attractions
proches, la volerie des aigles et la montagne aux singes, que nous avons écartées
de nos projets. Nous poursuivons jusqu’en haut de la montée où nous attend
l’écrasante et impressionnante construction.
Le château
érigé au XII°siècle, subit des transformations au XV° puis au XX°siècle, quand Guillaume II féru de moyen-âge demande
à l’architecte Bodo Ebhardt de restaurer des ruines plutôt bien conservées. Le
résultat obtenu séduit Jean Renoir pour
le tournage de « La grande illusion », décor propice à souligner
l’esprit noble et chevaleresque du commandant allemand interprété par Eric von
Stroheim.
Pour la
visite, le cheminement prévu tient compte des mesures sanitaires, il suffit de
suivre les flèches sans possibilité de marche arrière.
- Des
animations à caractère médiéval
jalonnent le parcours proposées par des acteurs en costume. Ainsi, nous
sommes accueillis par des gardiens soufflant dans des cornes animales en
dialogue avec d’autres placées ailleurs. Plus loin des cuisiniers concoctent un
banquet préparant les aliments (graines
et légumes) et les boissons qui accompagnaient les gibiers.
Il est
proposé aussi une démonstration d’armes et de la façon de les manier, épées,
arbalètes cotte de maille. Plus surprenant, une damoiselle décrit les modes
d’hygiène de l’époque au milieu de ses plantes pots et décoctions. Elle nous apprend
entre autre que l’on se lavait les dents avec des poudres à base de sèche, de
coquille d’œuf et de pierre ponce, le tout rincé avec … du vin ! L’eau
étant réputée porteuse de maladies. En
fin de visite, un atelier autour des techniques de construction met à
disposition des jeux pour réaliser des arches en plein cintre que peu
réussissent, pas évident !
- Nous
circulons progressivement dans les cuisines reconstituées, dans les logis
auxquels on accède par des escaliers à vis à l’intérieur de tours, dans
des pièces d’habitation lambrissées,
dans des chambres équipées de latrines et de coffres contenant de quoi se
torcher, dans une chapelle,
dans une salle de réception éclairée par des
lustres originaux et recouverte sur l’un de ses pans d’une fresque de Saint
Georges, dans une salle de trophées de chasse et une salle d’armes.
- Des cours
intérieures sombres séparent les différentes parties du bâtiment également peu
lumineuses, dans une architecture tortueuse.Château
défensif, le logis est sérieusement protégé des intrus : une fois passée
la herse, un escalier aux marches inégales devait être franchi, exposé à des
meurtrières et à des endroits favorables pour jeter tout ce qui se prêtait à
freiner l’avancée de l’ennemi. L’étroitesse des passages, le manque de grandes
ouvertures, gênaient ensuite la progression en masse d’une soldatesque
malveillante.
En cas d’invasion, un puits
fortifié de 62 m
alimentait le château en eau et permettait de tenir pour les besoins
alimentaires ou pour combattre les incendies.
- Il n’y a
pas eu la volonté de reproduire un jardin médiéval composé de plantes
médicinales ou autres. Celui qui fut reconstitué en haut de la forteresse près
d’un bastion et d’un pont levis a conservé les arbres sauvages partis un temps
à l’assaut des ruines, au pied desquels reposent des restes du tympan de la
porte.
- Enfin, la
présence incongrue d’un moulin à vent intégré au même titre qu’une tour ne
répond pas à un critère architectural médiéval, mais atteste simplement d’une
petite facétie de Bodo Ebhardt.
Quant aux
points de vue sur les bâtiments ou sur les alentours, que ce soit du haut du
château, d’une fenêtre ou d’une meurtrière, ils se révèlent tous vertigineux.La boucle
bouclée nous ramène à la cour de départ, près du magasin de souvenirs où
s’attroupent les enfants devant les épées, écus et autres tentations dans la
thématique.