samedi 19 février 2022

Ordure. Eugene Marten.

J’avais noté le titre après avoir lu une critique appétissante et le vendeur de la librairie complice avait ajouté que c’était un livre exceptionnel. 
Alors je suis entré dans l’univers de Sloper qui vide les poubelles d’un immeuble de bureaux à New York avec le sentiment d’aborder un livre original à propos des travailleurs invisibles. Mais je suis resté au bord, plus enclin à vomir qu’à compatir tant les 105 pages se complaisent dans la décomposition. La pourriture va au delà des repas non terminés par les employés constituant l'ordinaire du personnage principal, on ne peut plus seul dans sa cave.  Parmi les rares vivants croisés, la plus présente est handicapée et ne s’exprime que par un bip ou deux. 
Je n’ai pas tout compris ou n’ai pas voulu tout comprendre,  quand les cauchemars sont mêlés au réel comme la mort à la vie incertaine, malade. 
«  Où j’en étais, disait-il, j’avançais donc, sans pour autant quitter mon bureau. On pouvait me voir approcher sur l’eau, ce grand déferlement noir qui provenait du nord et consumait tout le ciel. Je veux dire qu’on aurait dit qu’en bouillonnant l’atmosphère s’évaporait dans l’espace. Sous moi le lac était devenu pâle comme le sang quitte un visage-couleur d’avocat laiteux. » 
Si je peux reconnaître la singularité de ce livre malade, trash, punk, je n’oserai le recommander à quiconque. La préface nous avertit : 
«  Ordure est un livre dont il faut faire l’expérience - pas un livre qu’on aime. Il faut le traverser, le vivre, le subir même : ce n’est pas quelque chose pour lequel on éprouve du plaisir. »

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