jeudi 5 mai 2011

Sous le vent de l’art brut. Halles Saint Pierre, Paris 18°.

A la dénomination « Art singulier », cette fois s’ajoute: « art outsider » et la collection de Charlotte Zander installée jusqu’au 26 août se voit collection « volière » ou « buissonnière ».
La simplicité est un chemin ardu ; je l’éprouve chaque jour dans mes exercices d’écriture, mais le milieu artistique aime rajouter quelques couches verbeuses par-dessus ses toiles :
« A rebours des tentatives qui visent à diluer l’art brut dans le mainstream pour le faire servir de vitamine à un art conceptuel épuisé, elle en renouvelle la validité sur le mode d’une ouverture à des formes d’art voisines et pourtant différentes. Si elle s’attache à illustrer une fois de plus la spécificité de l’art brut, c’est sans en faire un bunker ».
Parmi les 49 artistes présentés, je connaissais seulement les noms de Rousseau, le Douanier, et celui de Séraphine de Senlis qui seraient plutôt répertoriés naïfs, mais le propos est justement de brasser ces étiquettes.
L’étrangeté des recherches, leur intensité, leur fantaisie est bien présente en bas de la butte Montmartre sous les verrières d’une jolie halle genre Baltard dédiée à l’art brut.
Ces artistes amateurs, mystiques, bizarres, obsessionnels nous étonnent, nous hantent et font sourire. Des métamorphoses et des mythologies se créent avec des dévotions de charbonnier et des désespoirs de gosses.
J’aurai du plaisir à revenir fréquenter ce lieu car depuis ma première visite chez ces enfants éternels, à Lausanne où se situe pour moi le temple de cet art mis en lumière par Dubuffet, je ne suis toujours pas remis du choc.

mercredi 4 mai 2011

Touristes en chine 2007. # J 15. Charmante Liyang.

Démarrage à 8h, le temps est toujours « abîmé ».
A vingt kilomètres de Dali nous visitons un Village Xizou sous une pluie qui fait briller les légumes. Les marchandes qui proposent des produits du lac ont adopté l’imperméable, le pantalon et les bottes en plastique. Nous longeons des rizières, les maisons Baï ont des portes caractéristiques en brique peintes en blanc avec des fresques noires en hauteur. Nous entrons dans une des maisons à cour carrée dont le propriétaire avait été dépossédé lors de la révolution culturelle pour loger des familles.
Nous suivons un spectacle attrape touriste pour la cérémonie des trois thés (amer comme la naissance, sucré comme l’âge adulte, mélangé comme la vieillesse) avec des danses nunuches.
Nous nous arrêtons dans une boutique de batik puis dans une ville avant l’aéroport pour manger avec 45 Y pour 5 avec saucisses, jambon, champignons légumes, poivrons, riz à volonté.Nous arrivons à Liyang, (ou Li Chan) ville ancienne sans rempart à 16h, la pluie ne nous a pas lâchés.Nous nous installons à l’hôtel Sanhe, style guest house, une maison traditionnelle charmante meublée en pin non traité mais encore parfumé. Nous apprécions des massages des pieds peu conventionnels car extrêmement fermes : une bonne occasion de rigolades quand nous exprimons notre satisfaction par des cris.Promenade dans les rues tortueuses de la ville ancienne traversée par des canaux bordés de saules pleureurs. Les jolies rues commerçantes à flanc de colline sont inondées de monde. Le bois et les lanternes rouges participent à l’unité architecturale. Ces constructions traditionnelles avaient mieux résisté au tremblement terre ravageur de 1996 que la ville plus récente où un tiers de la population avait disparu.
Repas dans un restaurant local, nous goûtons une sorte de pizza, fried noodles et cornets glacés sur table basse et tabourets au ras du sol.Le spectacle de chants et de danse Naxis, perturbé par le bruit de la boîte de nuit voisine, nous plait, bien qu’il y ait trop de parlotte. Les voix de femmes évoquent les voix bulgares, une dame assez âgée présente une guimbarde et une chanson à cappella qui respire l’authentique. Un musicien a tendance à s’endormir sur scène, il nous met en joie.Nous nous attardons dans les rues bien éclairées sous des toits magnifiques. Des petits bateaux en papier en forme de lotus recueillent une bougie et flottent sur les canaux. Douce lumière rouge. Nous marchandons quelques bracelets et un collier et revenons à l’hôtel en deux groupes, pour cause de photos.

mardi 3 mai 2011

Coupures irlandaises. Kris&Vincent Bailly.

Au début de ma lecture, je croyais que l’album avait mal été référencé et qu’il aurait mieux convenu au rayon jeunesse. Et finalement se rafraichir la mémoire sur le conflit irlandais à travers le regard de deux jeunes bretons s’avère être une rencontre profitable. Au temps du Swinging London plus de trois mille morts dans cette guerre maquillée en « troubles ».
La candeur des deux adolescents en séjour linguistique à Belfast permet de ne pas rester dans un registre dramatique. La sincérité de l’auteur qui a rapporté pour une part sa propre expérience est perceptible.
L’un est reçu dans une famille catholique, l’autre chez des protestants plus aisés en 1987 quand les soldats font partie du paysage. Les enfants jouent mais les armes chargées sont dangereuses. Un dossier vient compléter utilement l’histoire agréablement dessinée.

lundi 2 mai 2011

Sans queue ni tête. Jeanne Labrune

Les psys et les putes font le même travail.
Une seule idée mais étirée pour un scénario manquant pour le coup de profondeur psychologique.
Il y a bien quelques scènes cocasses comme le travesti sur le divan avec un jeu de mots entre « Pouah » et « poids » mais tout cela n’en fait qu’un petit film pas désagréable mais un peu vain.
Le psychanalyste n’avait pas besoin de sexe et la prostituée pas de nécessité à se prendre la tête.
Hupper is down, et comme elle le dit « là, ça commence à devenir limite ».

dimanche 1 mai 2011

Gianmaria Testa.

Comme Paco Ibanez m’avait donné envie d’apprendre l’Espagnol,
Testa nous met à l’Italien sans peine, avec son 6° CD :
« Da questa parte del mare »:
« e in mezzo al mare va
una barca scura
che ha perso il vento
perso alla sua vela
e chi la sta aspettar
l'aspetta ancora »
« et au milieu de la mer va
une barque noire
qui a perdu le vent
perdu sa voile
et qui l’attend
l’attend encore »

« De ce côté de la mer » est un CD sur les migrations, et les ritals en furent jadis de ces voyageurs.
Ce morceau de texte ci dessous est en hommage à Izzo Jean Claude, celui des polars.
«Pourtant nous la connaissions nous aussi
L'odeur des cales
L'amertume du départ
Nous le savions nous aussi
Et une langue à désapprendre
Et une autre à apprendre en vitesse
Avant la bicyclette.
Nous le savions nous aussi
Et la buée de notre haleine sur les vitrines
Et la tiédeur du pain
Et la honte du rejet.
Nous le connaissions nous aussi
Ce regard muet »

Sans misérabilisme, avec force, le chanteur à la voix éraillée comme il sied à l’expérience. Chef de gare, il a commencé dans la chanson à 37 ans. Sa douceur enjôleuse, rappelle à certains Léonard Cohen et pour moi Georges Brassens jusqu’à la moustache avec une rythmique qui éveille bien des nostalgies. Le plaisir est complet avec cette voix proche de celle de Paolo Conte avec aussi son côté jazzy, au service de textes émouvants sur une musique à écouter pendant des heures.

samedi 30 avril 2011

Petite fille.

Mia est venue au monde le 29 avril 2011
chez Stéphanie Claudin et Julien Chassigneux.

lundi 25 avril 2011

Avatar. James Cameron.

A la télévision, les images sont déjà impressionnantes, alors avec la 3D qu’est ce que ça devait être ! Des restes de snobisme m’avaient conduit à ne pas apporter ma part à la recette de plus de 2 milliards d’Euros générée par cette production qui avait nécessité 10 ans de maturation pour près de 3h de film menées bon train.
Sur la planète Pandora chaque pas génère une auréole phosphorescente et les êtres bleus qui l’habitent harmonieusement ont l’oreille expressive, la tresse branchée; ils sont bien plus humains que les méchants terriens impérialistes qui viennent voler leur énergie. L’humidité qui règne chez eux ne leur cause pas de sinusite malgré l’épaisseur de leur appendice nasal qui heureusement filtre bien une atmosphère fatale aux habitants des vaisseaux colonisateurs.
On ne retient que les images brillantes, les trouvailles visuelles ; l’hybridation des humains et des êtres virtuels est le sujet même du film dont la réalisation est époustouflante dans la lignée des projectionnistes et leur lanterne magique.
« Alien » c’était il ya 24 ans et Sigourney Weaver était déjà là.
Peu importe le schématisme du propos et les personnages caricaturaux, le cinéma ne change pas le monde : ceux qui conduisent les machines implacables de destruction de notre planète n’ont pas levé le pied. Pas du tout : après l’échec de Copenhague, il ne nous reste qu’à réciter quelques mantras et mettre dans la poubelle adéquate les jouets qui devaient mener vers un Eden situé aux confins de nos imaginations.
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Je reprends samedi 30 avril les publications sur le blog.