Cette ponctuation surlignée est fort usitée sur les réseaux
sociaux quand dans l’empilement des paroles définitives s’intensifie la réalité
de l’enfermement sur soi, à double tour, avant ce second tour. Les opinions
fragiles se camouflent dans les
exclamations les plus péremptoires.
Moi qui fis profession d’instruire, je m’insurge contre ceux
qui se défendent de recevoir ou de « donner des leçons » et qui plus
est de « morale » ! Quant à ceux qui annoncent ne pas vouloir « faire
cours », il y a tout à craindre, comme avec les interminables qui promettent
de « faire court ».
Entre parenthèses : une jolie variante orthographique
croisée récemment : « une France « en descente » pour
« indécente ».
Bien de nos difficultés viennent à mes yeux, de ne pas
appeler un chat : un chat, un abstentionniste : un irresponsable. Les
litotes doucereuses cohabitent avec les mots les plus excessifs, les insultes
les plus avilissantes.
Il y a toujours à apprendre des professeurs, des autres ;
la morale qui fit tant défaut à l’action publique, n’est pas un vilain mot.
Nos convictions sont constituées d’un assemblage d’acquis
d’ici ou là, de nos égaux, de nos maîtres, et non venues de nulle part,
inébranlables. Tellement rigides qu’une pichenette les ferait voler en éclat.
Plus ceux qui obstruent nos écrans ont des airs martiaux, plus ils sont
versatiles : Vals et le 49.3, Dupont le dit gaulliste rejoignant ceux qui
ont Pétain comme référent.
Combien de doux, de pacifiques, se sont étourdis dans les
manifs, sûrs de leur force et se sont heurtés encore plus durement à la réalité ?
Lorsque je lis que « Benoît Hamon aurait dû être élu parce qu’il avait le
meilleur programme », il y a de quoi s’interroger sur la lucidité du
rédacteur dans son évaluation de
l’état de l’opinion. Quant aux « on va gagner (la prochaine fois) »
en épargnant La Pen, ils risquent de perdre quelques socs’ en déshérence.
Lorsque Macron 2017 est jugé pire que Chirac 2002, pour justifier
une abstention dimanche, les bras m’en tombent. Mais de tels arguments dans
l’ère du temps de la post-vérité sont balancés ainsi sans s’embarrasser de
rationalité, ils ne sont qu’une façon de souhaiter le pire pour se la jouer
pour les plus anciens, genre guerre d’Espagne : « Le pont des Français tiendra (ter) Rien ne passera… Mamita
mia ». Leurs indulgences sont coupables envers les véloces intermittents
de l’émeute qui continuent d’apporter par brouettes des bulletins au FN, comme
ces comédiens qui en insultant l’adversaire, le
fortifient. De même que ce mari braquant un pistolet formé par ses doigts dans
le sillage de sa femme voilée qui avait attiré des regards depuis la terrasse d’un
bistrot.
Varoufakis qui révèle le rôle positif de Macron au moment où
la Grèce était à défendre, et Plenel, le
procureur, appellent à voter Macron. Feront-ils bouger les fâchés?
JLM a perdu tout « sens commun » mais pas de ses
propensions autoritaires et joue avec les marrons bien brunis à retirer du feu.
La plaine serait-elle cramée à ce point pour que se révèle chez moi un Giscard
qui perçait depuis un moment sous Rocard ? Et du coup je m’ancre du côté
de Macron : « Quand on aspire à
être homme d’état et à conduire son pays, on doit porter son regard vers
l’avenir autant que vers son passé »
Point barre.
………
J’ai encore dérogé cette semaine à mon calendrier, le
mercredi étant réservé sur ce blog à des récits de voyage. Cette entorse aux
habitudes est bien dérisoire, mais je n’aimerais pas porter la honte d’être
français, quand nous irons hors de chez nous où la France est aimée, ayant bien
vérifié à chaque sortie, la grandeur et la beauté de notre pays. Alors je m’agite du clavier pour apporter la
contradiction à ceux qui acceptent les risques de fermeture de notre pays et
qui pourtant n’ont cessé de franchir les frontières ou qui s’apprêtent à
devenir étranger ailleurs sans admettre ceux d’ici. J’en suis même disposé à
joindre une citation un peu niaise :
« Le fascisme se
soigne en lisant, le racisme en voyageant » Miguel de Unamuno.
En n’oubliant pas d’aller voter : Macron.